Au-delà de l’assistance humanitaire à apporter d’urgence aux populations actuellement touchées par l’insécurité alimentaire, la situation a besoin d’actions pérennes pour améliorer la résilience des populations et par conséquent, de financements conséquents.
Actuellement, plus de 1,2 million de personnes sont en insécurité alimentaire dans le Sud de Madagascar, dont plus de 600 000, sévèrement touchées et ont besoin, de toute urgence, d’une assistance humanitaire. Cette situation résulte des épisodes successifs de sécheresse qui ont anéanti les activités agricoles des populations et sérieusement compromis les récoltes des trois dernières années. Depuis 2013, en effet, les effets du phénomène climatique El-Niño ont eu pour résultat une pluviométrie extrêmement faible, voire inexistante pendant de longues périodes dans le Sud de la Grande Ile.
Assistance. Sur place, les actions menées par les partenaires de Madagascar comme le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ont permis d’apporter des aides alimentaires aux communautés les plus vulnérables. Depuis le début de cette année, des distributions générales de nourritures sont organisées au profit de 300 000 personnes, tandis que dans les zones où les marchés de produits agricoles sont fonctionnels, 80 000 personnes bénéficient de programmes de transferts monétaires mis en place afin de leur permettre d’acheter de la nourriture. Par ailleurs, les femmes enceintes, les mères allaitantes et les enfants âgés de 6 à 59 mois bénéficient de suppléments nutritionnels pour le traitement de la malnutrition aiguë modérée. Et enfin, dans la perspective d’une relance agricole, des semences améliorées de cycle court, ainsi que des petits outils agricoles adaptés aux conditions climatiques du Sud de Madagascar, ont été distribués à environ 100 000 personnes pour la production de contre-saison.
Approche « Faim zéro ». Toutefois, ces séries d’assistance d’urgence ne suffisent pas à remédier de manière pérenne à la situation alimentaire dans laquelle se trouvent les populations du Sud. « Cette assistance doit être accompagnée d’activités à plus long terme visant à améliorer la résilience des communautés, d’où l’importance de renforcer la collaboration avec tous les partenaires », a déclaré Moumini Ouedraogo, représentant du PAM à Madagascar. Le représentant de la FAO à Madagascar, Patrice Talla, abonde dans ce sens en affirmant que « la mise en œuvre de l’approche ‘faim zéro’ demande un investissement massif et coordonné de la part de l’ensemble des acteurs ». Il y a ainsi un réel besoin de financement conséquent afin de mettre en œuvre cette approche qui a fait ses preuves dans d’autres pays confrontés au problème d’insécurité alimentaire. « Le défi est de taille et une volonté politique forte est requise pour pouvoir mener à bien les objectifs car nous pouvons éviter le pire si nous prenons des mesures immédiates », ajoute le représentant de la FAO. Rappelons qu’une mission conjointe des deux agences onusiennes (PAM et FAO) est actuellement en cours afin de définir les mesures à mettre en œuvre afin de renforcer la sécurité alimentaire des ménages affectés par la sécheresse qui prévaut dans la partie Sud de Madagascar, notamment les régions Anosy, Androy et Atsimo Andrefana.
Hanitra R.
