
Les grandes difficultés liées au dépistage de la maladie demeurent un grand obstacle qui empêche l’identification de tous les malades.
Seule une quarantaine de malades de la leucémie myéloïde chronique (LMC) ont été identifiés et suivent les traitements appropriés dans tout Madagascar, explique le Dr Tovo Harivony, chef du Service Oncologie auprès du Centre Hospitalier Universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU-JRA) Ampefiloha. «Il peut exister de nombreuses autres personnes souffrant de cette maladie au niveau de notre société. Mais elles ne connaissent même pas leur état de santé. Toutes ces personnes doivent faire un bilan», rajoute ce médecin. Pourtant, lui de confier qu’il peut exister des nouveaux cas par an. «Depuis le début de cette année jusqu’à maintenant, notre service n’a enregistré qu’une vingtaine de consultations». Pourtant, comme tous les autres types de cancer, cette maladie peut provoquer la mort du sujet en l’absence des traitements adéquats. Symptômes: gonflement de la partie gauche de l’abdomen, anémie, érection douloureuse et sans raison si le sujet est un homme. En fait, la LMC se caractérise par une production excessive et persistante des globules blancs au sein de la moelle osseuse. «Une partie de ces globules blancs sont anormaux vu qu’ils n’ont pas encore terminé leur développement. Ils deviennent alors des cellules immatures lorsqu’ils passent dans le sang». La LMC n’est ni héréditaire ni contagieuse, mais apparaît sans raison particulière. «J’ai découvert que je suis porteuse de ce type de cancer en 2012, lorsque j’étais encore enceinte de mon troisième enfant. Mon état de santé très anormal a finalement conduit les médecins à conclure que je souffre de cette maladie», témoigne Nancy Ravelomanantsoa.
Dépistage difficile. Et les explications se poursuivent: «La maladie est liée à l’apparition d’une anomalie due à la fusion de deux chromosomes des cellules souches de la moelle osseuse. Ce qui provoque l’apparition d’un petit chromosome anormal: le Philadelphie». C’est donc ce chromosome qu’il faut éliminer dans le corps du malade, avec l’aide du médicament appelé Glyvec. Toutefois, le traitement est à vie. Heureusement qu’à Madagascar, ces traitements sont pris en charge gratuitement par une association privée. Mais ce qui rend difficile l’identification des malades, ce sont les grands moyens à mobiliser lors du dépistage de la maladie. «Le dépistage de la LMC nécessite plusieurs séries de bilans complexes ainsi que des matériels spécifiques. C’est peut-être pour cette raison qu’il n’existe encore que très peu de porteurs de la maladie déclarés dans notre pays», rajoute le médecin. La journée mondiale de sensibilisation à la maladie a eu lieu hier. Et l’Association Fanomezana LMC vient d’être créée, sa mission est de protéger les droits des malades et de s’assurer des séances de plaidoyer.
Arnaud R.