70% de la population malgache devront avoir accès à l’électricité, d’ici à 2030, contre 15% actuellement. Des projets sont déjà en cours, mais les financements nécessaires pour atteindre cet objectif sont faramineux.
En partenariat avec la Coopération allemande (GIZ), Madagascar projette de produire plus de 5 000MW d’électricité supplémentaires, d’ici à 2030. Dans ce cadre, des appels à projets sont déjà en cours, d’après Martin Hofmann, du GIZ. « Nous avons déjà des projets avec l’ADER (Agence de développement de l’électrification rurale) dans les régions SAVA, Sofia et dans la partie sud de Madagascar ; et avec le Ministère de l’Energie et des Hydrocarbures, pour le développement de production d’électricité par énergie solaire et hydroélectrique », a-t-il indiqué. En effet, pour la période 2015-2016, des projets pour la production de 680MW ont déjà été mis à concurrence. D’après la GIZ, ces démarches se font avec un partenariat public-privé, avec une contribution du secteur privé à 40% et du secteur public à 60%. Pour la coopération allemande, l’amélioration de l’accès à l’électricité s’inscrit dans le cadre de sa politique sectorielle visant à réduire la pauvreté à Madagascar.
Difficile. Certes, résoudre pour de bon le problème d’électrification exige des efforts de longue haleine, qui vont à l’encontre des intérêts de certaines puissances économiques, dans la Grande Ile. Pour le secrétaire général du Ministère de l’Energie, Norbert Razanakoto, l’objectif est de fournir à la population, un approvisionnement en énergie de qualité et à moindre coût. A noter qu’actuellement, 92% de la consommation d’énergie à Madagascar dépendent du bois de chauffe ; 1% des énergies renouvelables ; et 7% des produits pétroliers. Et pourtant, ce ne sont pas les potentialités qui manquent, si l’on considère le potentiel hydroélectrique du pays, pouvant produire 7 800MW, avec seulement 165MW exploités. « Nous avons déjà lancé des appels d’offres pour cinq grands sites de production hydroélectrique et les négociations de contrats sont en cours. Une fois conclus, les travaux dureront entre 3 à 7 ans », a indiqué le SG du Ministère de l’Energie. Il faut noter que les autres sources d’énergie renouvelables offrent également d’énormes potentiels, alors que très peu sont exploités. Pour l’heure, les fiches de projets en cours jusqu’en 2020 exigent des financements de 2 milliards USD. Jusqu’en 2030, il nous faudra 12 milliards, ou près de 38 500 milliards d’Ariary, soit l’équivalent du budget général de l’Etat « Malagasy », sur environ trois ans et demi. Pour obtenir ces financements offrant l’électricité à 70% des Malgaches, le Ministère de tutelle compte sur les bailleurs de fonds qui interviennent dans ce domaine. On peut citer parmi les plus importants, la Banque mondiale, l’Union Européenne, la Banque africaine de développement, la GIZ de l’Allemagne, le KfW et l’ONUDI des Nations Unies.
Antsa R.
