Etudiante à Strasbourg dans le temps, à Dijon, puis à Montpellier, Esther Randriamalala Randriamamonjy a pourtant choisi de toujours mettre en avant sa langue maternelle. Celle qui a suivi une formation d’éducateur à Birmingham, figure même parmi l’un des plus grands défenseurs de la langue malgache actuellement.
Auteure d’une dizaine, voire même plus d’une centaine de romans, poésies, contes et nouvelles, Esther Randriamalala Randriamamonjy est encore très loin de décrocher. A 83 ans, l’auteure de « Ho avy ny maraina » ne compte pas dire adieu à ses premières amours : l’écriture. « Je suis même sur un ouvrage : « Le calepin polyglotte » que je compte sortir très bientôt ». Si à 83 ans, les femmes de son âge restent effectivement effacées, elle, reste toujours un poids lourds dans le milieu de la littérature malgache. Après le décès de Juliette Ratsimandrava, on lui a d’ailleurs confié les rênes de la Direction générale du centre des langues Rarihasina, jusqu’à la tenue d’une nouvelle élection, en 2018. Une fonction qu’elle assurera sans aucun doute avec brio, vu son dynamisme.
Active. Une grande maison avec à l’intérieur une bibliothèque qui reflète la personnalité de ceux qui y habitent et un beau jardin à l’extérieur qui nécessite un certain entretien… C’est la demeure dans laquelle vit depuis des années Esther Randriamalala Randriamamonjy. Une maison qui, souvent encore, est le théâtre ou plutôt le terrain de jeu de ses petits-enfants qui, le temps d’un séjour viennent avec leurs parents, chez papi et mamie. Cette grande maison, c’est pourtant toujours elle qui l’entretient. Et ce, depuis plus d’une dizaine d’années. « Cela fait près de quinze ans que je n’ai plus de femme de ménage », lance l’écrivain. Elle s’occupe de tout elle-même : le ménage, le repassage, la préparation du dîner jusqu’à l’achat du petit déjeuner chez l’épicier du coin. « Je me réveille tous les jours à 4h du matin ». Entre son rôle d’épouse, de maman, de grand-mère, de romancière, de DG du centre des langues Rarihasina, Esther. R.R trouve toujours encore le temps de lire des contes dans des écoles ou autres centres quand les occasions se présentent. Plus étonnant encore, Mme Randriamamonjy, outre son talent d’écrivain est également une artiste peintre. Talent qu’elle a, selon ses propos, hérité de son père. Chez elle, on compte plusieurs tableaux dont elle a été l’auteur.
Mahetsaka
