Ce sont des usagers désabusés qui ont emprunté les lignes ayant fixé le prix du ticket à 500 ariary. On aurait pu s’attendre à des mouvements de révolte et même à des dépradations sur les taxis-be ayant affiché ce tarif à l’intérieur. Mais, finalement, le calme a régné dans les différentes stations de la capitale.
Une première journée De hausse sans désordre
Ce qui a tempéré cette grogne à laquelle on s’attendait vient du manque d’unanimité constaté chez les transporteurs. Plusieurs coopératives n’ont pas appliqué cette hausse jugée insupportable par de nombreux usagers. Les trajets les plus fréquentés n’ont donc pas été perturbés par les récriminations que l’on pouvait attendre. Pour le moment, donc, il n’existe pas de front uni d’usagers contre les taxis-be. Ceux qui ont été obligés de payer les 500 ariary ont fait contre mauvaise fortune bon cœur et se sont pliés à la règle qui leur a été imposée. On s’achemine donc vers l’application d’une double tarification, mais on ne sait pas si cette dernière va subsister longtemps. Ce premier jour de hausse s’est déroulé sans anicroche, mais on peut penser à une désaffection progressive des usagers pour ces lignes beaucoup plus chères que la moyenne. L’impact de cette décision ne devrait être effective qu’à plus ou moins long terme. La population a réagi avec une certaine placidité et on peut même qualifier cette attitude de résignation. Aujourd’hui, elle n’est plus prête aux affrontements. Dans sa grande majorité, elle préfère suivre le mouvement. Les habitants de Soamahamanina n’ont pas fait des émules et le combat mené par ces derniers, même s’il retient l’attention, ne génère pas un véritable mouvement de solidarité. Les Tananariviens sont maintenant blasés et n’ont plus le goût de la contestation violente. L’opposition qui s’est constituée en front uni le constate depuis un certain temps. Aujourd’hui, une hausse des prix des transports n’est plus une source de désordre pouvant provoquer le chaos.
Patrice RABE