
Les assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) se tiennent depuis la semaine dernière à Washington. A l’occasion, le ministre des Finances et du Budget malgache appelle au soutien à la petite enfance.
Les statistiques sur l’enseignement et la petite enfance, pour Madagascar, ont attiré l’attention des participants au panel de haut niveau, axé sur « L’investissement dans la petite enfance ». En effet, c’est lors de sa participation à ce panel, qui s’est déroulé dans le cadre des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Washington, que le ministre Gervais Rakotoarimanana a fait appel aux partenaires techniques et financiers, pour soutenir la petite enfance. A Madagascar, a-t-il indiqué, 47% des enfants de moins de cinq ans ont un retard de croissance et seulement un enfant sur 10 (soit exactement 12%), a accès à l’enseignement préscolaire. Environ un million quatre cent mille enfants en âge d’aller à l’école primaire n’y vont pas. Parmi ceux qui y vont, seule la moitié atteindra le cinquième niveau. Pourtant, les expériences vécues dans la petite enfance ont une incidence profonde sur le développement du cerveau, ce qui affecte l’apprentissage, la santé et au bout du compte, le potentiel rémunérateur une fois adulte. Un investissement dans la petite enfance produit des citoyens mieux outillés, plus aptes, qui favorisent l’essor économique du pays non seulement au niveau national, mais également face à la concurrence de l’économie mondiale. « Ma première priorité en tant que ministre des Finances a été et reste d’augmenter les recettes fiscales qui étaient à moins de 10% du PIB en 2014. Notre objectif est de dégager des recettes pour pouvoir à nouveau investir dans l’infrastructure et dans les secteurs sociaux et plus précisément les actions qui amélioreront la situation des mères et des enfants », a déclaré à l’occasion le ministre Gervais Rakotoarimanana.
Défis. Avec l’aide des Partenaires Techniques et Financiers présents, Madagascar met déjà en place plusieurs piliers. Au niveau de la santé, l’Etat est en train lancer un programme de couverture de santé universelle. Dans le secteur de l’éducation, le ministère de tutelle prépare une nouvelle stratégie du secteur éducation qui couvre le préscolaire. Au niveau de la nutrition, le Gouvernement redynamise les centres de nutrition communautaires à travers le pays. Avec le soutien de la Banque mondiale, de l’UNICEF et de l’USAID, plusieurs types d’interventions sont testés pour réduire la malnutrition chronique et les interventions les plus efficaces seront mises à l’échelle. En outre, Madagascar a également élaboré sa première politique de protection sociale. Elle inclut des transferts monétaires conditionnels pour encourager les enfants à aller à l’école et les mères à participer à des activités de stimulation des petits enfants.
Antsa R.