Bon gré, malgré, le 19e sommet du COMESA a eu lieu. Malgré le nombre peu élevé de chefs d’Etat venus y assister, son déroulement sans anicroche depuis une dizaine de jours donne un certain crédit au régime. L’organisation fut assez chaotique, mais les insuffisances n’ont pas empêché le programme prévu d’être respecté.
Sommet du COMESA : pari réussi malgré tout
Le président de la République a accueilli en grande pompe le plus vieux chef d’Etat d’Afrique. La présence au sommet du COMESA de Robert Mugabe le rend un peu moins terne. Sans vouloir minimiser le poids politique des autres chefs d’Etat et de délégation, son prestige réussit à auréoler cette grande réunion internationale à Antananarivo. Un certain nombre de commentateurs n’avaient pas manqué d’exprimer leur crainte d’un sommet sans personnalité politique marquante. La déférence manifestée à l’égard du président du Zimbabwe montre l’importance que le régime attache à sa venue. Elle ne préjuge cependant pas du contenu des résolutions qui seront adoptées aujourd’hui. Ce premier jour de réunion aura vu Hery Rajaonarimampiana présider aux côtés de son homologue du Zimbabwe la séance. Il n’y a pas eu de véritables débats, puisque les réunions de la semaine dernière ont déjà mis en forme les grandes idées de ce sommet. Ces 18 et 19 octobre sont deux jours où l’apparat prend le pas sur les discussions. Les premières dames ont été à l’honneur. Madagascar a pris officiellement la présidence de l’organisation durant ce sommet et elle va pouvoir exercer une certaine influence dans la région. Durant un an, le pays connaîtra un certain rayonnement sur le plan international. C’est aussi l’occasion pour lui de donner une nouvelle impulsion à l’idée de grand marché que partagent plusieurs nations africaines. Ce sommet du COMESA est la première grande réunion internationale que Madagascar accueille cette année. Le suivant est d’une importance bien plus grande. Le pari de le réussir est autrement plus difficile.
Patrice RABE