L’Etat, redevable auprès de la Jirama, ne peut pas se permettre de fuir ses responsabilités et chaque ministère doit honorer ses dettes envers la compagnie nationale. Les propos du SG du ministère des Finances sont sans ambigüité et ont le mérite de clarifier la situation. Après avoir tiré à boulets rouges sur les dirigeants de la Jirama, les responsables des différentes administrations publiques doivent maintenant faire leur examen de conscience et participer au redressement de cette dernière, en payant leurs factures.
Les ministères face à leurs responsabilités
On avait parlé dans le temps d’Etat mauvais payeur et on disait à demi-mot qu’il était en partie responsable du déficit de la Jirama car il ne voulait honorer ses dettes. Cette dernière traîne ce boulet des impayés depuis des décennies. Maintenant, il ne faut plus se voiler la face et il est temps de crever l’abcès. Le ministère des Finances est le garant de l’orthodoxie financière et il ne veut plus recourir à la solution de facilité préconisée par certains, celle des subventions. C’est pour ne pas retomber dans les travers du passé qu’il demande aux différentes administrations de rompre avec leurs habitudes et de payer leurs factures sous peine de coupures d’électricité comme tous les usagers. Sur ce point, il rejoint en partie le SAT/Jirama qui affirme que l’Etat devait plusieurs centaines de milliards d’ariary à la compagnie nationale. Le contentieux doit donc être épuré rapidement avant de passer à un plan de redressement crédible de cette dernière. C’est une des conditions posées par les bailleurs de fonds pour le financer et le soutenir. Les propos du SG du ministère des Finances que nous avons recueillis sont courageux et vont mettre les dirigeants en face de leurs responsabilités. Il est temps de tourner le dos au laisser-aller et à la politique de facilité qui avaient cours jusqu’à présent.
Patrice RABE