Peu d’économistes pensent que la structure de l’économie malgache soit favorable à la mise en place d’un marché boursier. Pour les experts de FinAfrique, cela peut se faire en tenant compte des spécificités socio-économico-culturelles, ainsi que des besoins immédiats.
Plusieurs acteurs de l’économie nationale s’intéressent à la mise en place d’un marché financier local à Madagascar. Un marché primaire pour la constitution d’instruments obligataires dans un premier temps et un marché des actions peuvent être mis en place dans ce pays, a soutenu Fabrice Kom Tchuente, directeur exécutif de FinAfrique. Pour l’expert du marché obligataire international, Cédric Djoukam, Madagascar est encore cantonné sur les bons de Trésor, mais les acteurs concernés réfléchissent déjà sur d’autres instruments qui pourraient résoudre les problèmes du secteur financier dans la Grande Ile. « Au niveau de l’Etat, la gestion du budget se limite à court terme, mais on voit que les dirigeants veulent passer au moyen terme et au long terme. Les marchés obligataires est le moyen de faire cela car la période peut aller jusqu’à 5 à 10 ans. Les fonds obtenus par les obligations peuvent donc financer des projets de plus grande envergure, telles les constructions d’infrastructures », a indiqué Cédric Djoukam de Finafrique.
En préparation. A noter que plusieurs pays d’Afrique commencent déjà leur émergence économique, grâce au marché financier local. Outre les obligations, ces pays ont également émis des Eurobonds, ou des instruments permettant d’obtenir des fonds étrangers à partir des épargnes privées sur le marché américain, européen, etc. En effet, contrairement aux bons de Trésor, le marché obligataire implique les petits épargnants. D’après les informations recueillies auprès des institutions financières, les épargnes sont très volumineuses à Madagascar, mais il est difficile de les mobiliser à cause du mauvais climat des affaires. Il faut croire que le marché financier local peut faciliter cette mobilisation. Plusieurs institutions de Madagascar comme la Banque Centrale (BCM), le Trésor Public (DGT), le Fonds de portage et privatisation (FPP), etc. ont envoyé des techniciens pour participer au séminaire de formation organisée par FinAfrique, sur le marché financier, la notation financière et le marché obligataire. La création de bourse de valeurs, les mécanismes et les organes structurants de ce système figuraient parmi les sujets abordés lors de la formation. Pour les participants, ce marché financier local pourrait permettre au pays de se libérer des contraintes de financements tels que les taux d’intérêt élevés pour le secteur privé, ou les conditionnalités des bailleurs de fonds pour l’Etat.
Antsa R.
