
Ils sont là pour soulager des souffrances sans demander une contrepartie. Leur geste est apprécié par la population locale.
Elle n’a pas les moyens de Mercy Ships. Elle n’a pas un budget spécifique et encore moins sa propre logistique. Elle est ce qu’on peut appeler une association pauvre. L’association Médecin de l’Océan Indien, puisque c’est d’elle dont on parle, a un avantage particulier. Celui d’avoir en son sein des hommes et des femmes au grand cœur et qui n’hésitent pas à faire le déplacement pour soulager les souffrances des malades, même dans les régions reculées du pays. Malgaches ou Réunionnais, ces médecins volontaires de MOI prennent de leur congé pour participer à la mission sanitaire de MOI étant à sa 59e édition, sur la période du 17 au 26 octobre dans le district de Mahanoro.
Travail de titan. Venant de la ville de Mahanoro et même des autres zones périphériques ils étaient plusieurs milliers de patients à avoir bénéficié des soins et traitements de MOI sur plusieurs disciplines comme la chirurgie, l’ophtalmologie, l’ORL, la cardiologie, la gastro-entérologie et l’échographie. Des soins gratuits évidemment, puisque l’équipe du Dr Firose Koitcha ne prend pas de l’argent de la part des patients. « Nous sommes là pour apporter gratuitement des soins » déclare le Dr Koitcha entre 2 opérations. Un travail de titan réalisé avant tout avec le cœur. Mais aussi avec l’aide d’hommes de bonne volonté. Comme Akyl Cassam Chenai, le Directeur général du groupe SCIM qui a apporté son soutien à cette 59e édition de la mission médicale de Mahanoro. Collecteur de produits d’exportation comme le girofle, Cassamp Chenai tient à participer à la vie sociale du district. « Nous opérons dans la région et nous ne nous contentons pas des interventions économiques. Cela nous fait vraiment plaisir de contribuer à soulager les souffrances de la population locale » annonce-t-il. Et il n’est pas le seul, puisqu’un autre opérateur économique, en la personne de Danil Ismaël PDG du groupe SMTP ne manque jamais, aucune édition des missions MOI. Et ce, an apportant une aide précieuse en ce qui concerne la logistique de la mission. « En tant qu’opérateur économique notre rôle est aussi de participer à ce genre de mission humanitaire, car dans la vie, on ne doit pas se contenter de réussir dans les affaires, on a aussi de belles choses à faire pour la communauté » confie Danil Ismaël.
Bonne volonté et expérience. La MOI c’est aussi des médecins de bonne volonté et qui ont de l’expérience. A l’instar du Professeur Chirurgien, Jacques Testart qui est là pendant pratiquement toutes les éditions des missions MOI pour des opérations délicates. « Je fais cette mission avec le cœur, mais aussi avec mes expériences » déclare-t-il. Mais il y a bien évidemment les missionnaires malgaches qui sont aussi très utiles. A l’instar du Dr Marguerite une cardiologue qui arrive à réaliser des dizaines de consultation en une journée. Mais la mission de la MOI, c’est aussi marquée par des problèmes parfois imprévisibles. Comme c’est le cas, pour le bloc opératoire de l’hôpital de Mahanoro Ville, inauguré pendant la transition, mais qui n’a pratiquement pas servi, faute de courant électrique d’une puissance suffisante. Heureusement que le problème a été réglé, puisque Cassam Chenai a décidé de financer l’augmentation de l’ampérage du système électrique et des opérations ont pu être réalisées pendant cette mission. Mieux, le bloc opératoire pourra continuer de fonctionner, puisque les matériels resteront propriétés de l’hôpital.
Partage. La mission sanitaire MOI, c’est aussi le partage d’expérience et de l’enseignement. En effet, outre le volet médical dont l’objectif est, pour cette édition de soigner 11.000 patients, la mission comporte un volet enseignement postuniversitaire destinés aux équipes soignantes locales et aux internes du CHU de Toamasina. Une étudiante en médecine de l’université de Toamasina en témoigne. « La mission de MOI est pour moi une occasion d’enrichir mes connaissances et de réaliser des pratiques, mais c’est surtout une formidable expérience humanitaire qui me tient beaucoup à cœur, car elle me permet d’apporter ma part de briques pour soulager les souffrances de mes compatriotes dont certains sont extrêmement pauvres. Je suis encore prête pour les prochaines missions » déclare-t-elle. Une disposition d’esprit que partagent tous les membres de Médecin de l’Océan Indien qui se prépare déjà pour la 60e mission en 2017 à Moramanga.
R.Edmond.