
A des moments comme celui-ci, on en a que rarement, très rarement droit ! D’Gary en concert au Piment Café, un évènement à ne surtout pas manquer, sous aucun prétexte !
Guitares saturées inspirées du « tsapiky », chants lancés face aux grands espaces, solos incroyablement raffinés où se glissent, au détour des arpèges malgaches, la note bluesy ou même flamenco… On trouve même quelques titres aux accents folk, faciles à chanter… Armé de son instrument de prédilection : la guitare, D’Gary fait rêver, met même souvent son public en transe et le fait voyager dans sa ville natale et parfois dans les pays qu’il a déjà eu l’occasion de visiter tout au long de sa carrière. Formé à la technique du « marovany » par le maître Boloko dont il emprunte le style et une grande partie du répertoire, D’Gary apporte effectivement une énergie moderne à la musique du Sud, proposant un style intermédiaire entre le jeu de guitare classique et le jeu du « marovany ». Il a d’ailleurs choisi non pas une, mais deux directions musicales différentes : un style dépouillé qui a séduit le public étranger, en particulier celui des nombreux festivals où il s’est produit et une musique à l’intention du marché local. Ce soir, le virtuose de la guitare se dévoilera sous toutes ses facettes. Un D’Gary dans tous ses états pour tous ceux qui seront au Piment Café ce soir.
L’as du picking. Sa guitare qu’il accorde de onze manières différentes et qu’il joue en open tuning à la manière des bluesmen exprime le fruit d’un travail de recherche harmonique de plus de trois décennies. As du picking tel John Renbourn, une technique qu’il pousse à un époustouflant niveau de vélocité, il développe une technique de jeu très personnelle : « Je frappe trois cordes à la fois comme dans le marovany, je modifie les réglages pour obtenir un jeu plus ou moins rapide. Je frappe à l’aide du pouce et de l’index de la main droite. Le pouce qui joue les notes mi/la/ré, c’est le peuple et l’index qui s’occupe des trois autres, c’est le gouvernement, c’est lui qui donne les ordres ». Lors du festival de Louisiane en 1991, il s’est offert un beau duo avec le guitariste Sunny Landreth, spécialiste du country blues. Un duo qui, à l’époque, en a émerveillé plus d’un. Ce soir, bien qu’il soit seul sur le devant de la scène, D’Gary ne manquera certainement pas d’époustoufler tous ceux qui auront la chance d’être là. Le « génie de la guitare » en concert au Piment Café, c’est soir, à 20 heures.
Mahetsaka