Bon nombre des sénateurs désignés ont boycotté la réunion des sénateurs pro-régime qui s’est déroulée hier à Antanimena.
Le président du Sénat Honoré Rakotomanana peut désormais pousser un ouf de soulagement. De sources proches du Palais de verre d’Anosikely, le projet visant sa destitution est tombé à l’eau. Du moins pour le moment. C’est ce qui aurait été décidé à l’issue des réunions successives des sénateurs élus sous les couleurs du parti « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » (HVM). Hier, ces derniers se sont encore réunis au quartier général du parti à Antanimena. Invités à cette réunion, les sénateurs désignés n’étaient pas au grand complet. En effet, selon nos sources, les sénateurs sont divisés par rapport à ce projet de destitution du président Honoré Rakotomanana. Même les élus HVM ne seraient pas unanimes en ce qui concerne ce sujet. Probablement à cause du fait que pour le moment, le président de la République, Hery Rajaonarimampianina n’a donné aucune consigne. Certainement à cause du fait qu’un renversement du Bureau permanent de la Chambre haute représente non seulement l’existence d’une crise institutionnelle, mais cela reflète aussi les brouilles et la lutte d’intérêts au sein du parti au pouvoir. Pour ce qui est des sénateurs désignés, ils sont également divisés. Regroupés au sein d’un même groupe parlementaire, ils n’ont reçu aucune consigne de la part de leur président. C’est certainement la raison pour laquelle, bon nombre d’entre eux ont boycotté la rencontre d’hier.
Avantages. Pour le moment donc, le président Honoré Rakotomanana est maintenu à son poste. Il est toutefois averti. Certains sénateurs issus du parti au pouvoir, à l’exemple des Kolo Roger, Riana Andriamandavy VII et consorts sont prêts à tout faire pour apporter un changement à la tête de la Chambre haute. Des sources bien informées ont aussi laissé entendre que les élus HVM ont initié ce projet de destitution du président du Sénat afin de faire pression sur celui-ci par rapport notamment à leurs conditions et à leurs avantages qui sont insatisfaisants à leurs yeux. Une manœuvre de chantage en quelque sorte. Même lors des cérémonies officielles, les sénateurs ne seraient pas traités conformément à leur statut. Ils dénoncent également le manque de budget au sein de cette Institution. Les sénateurs ayant tenu leur première réunion le 9 février 2016, les charges liées à leurs besoins prévisionnels de fonctionnement ne sont donc pas prévues par la loi de Finances 2016. C’est pourquoi le Sénat fait face à une difficulté budgétaire. Accusé de népotisme dans les recrutements au niveau du personnel, le président Honoré Rakotomanana est désormais contraint de procéder à un assainissement au niveau de l’Administration du Sénat.
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