La restructuration du principal parti d’opposition, « Mitsangana Ry Malagasy », montre qu’il a définitivement abandonné la stratégie de l’affrontement avec le pouvoir. Après l’échec des manifestations organisées ces derniers mois, les dirigeants du mouvement se sont remis en cause et c’est une nouvelle ligne politique qui a été définie.
Une nouvelle stratégie Pour l’opposition
Jusqu’à présent, aucun parti officiel n’a voulu adopter le statut d’opposant. Les hommes politiques, même s’ils ne mâchent pa s leurs mots en privé pour critiquer le régime, ne veulent pas franchir le Rubicon de peur de perdre certains avantages. Les différents mouvements qui ont vu le jour ces derniers temps appelant à un renversement du régime se sont heurtés aux forces de l’ordre lorsqu’ils ont commencé à manifester. Ils n’ont d’ailleurs pas été suivis par la population, lasse de vivre des crises à répétition. Devant l’impasse où ils se trouvaient, les membres de ces mouvements ont décidé de changer de stratégie et le terme de refondation de l’Etat a été prononcé. Une nouvelle ligne politique s’est imposée. Dorénavant, ce sont les projets et les idées qui vont être mis en avant. De nouveaux dirigeants ont été lus. Le président de « Mitsangana Ry Malagasy » incarne cette nouvelle direction dans laquelle s’engage le parti. L’homme est un opérateur économique qui ne veut pas d’aventures sans lendemain et veut accéder au pouvoir par la voie légale. Il veut convaincre et non imposer par la force. Son parti va donc certainement incarner l’opposition officielle. Ce n’est pour le moment que le début d’une démarche d’opposition. Face à un régime qui n’a pas de véritable contrepouvoir, le processus qui est entamé est intéressant. Si « Mitsangana Ry Malagasy » reste fidèle aux engagements qu’il va prendre, l’espoir d’une véritable alternance démocratique par les urnes est réel. Mais, il est trop tôt pour y penser. Le jeu politique à Madagascar peut être très intéressant si cela se réalise.
Patrice RABE