L’Amiral rouge est loin de quitter le jeu politique. En effet, il a marqué son discours à Fianarantsoa par la volonté d’aider le chef de l’Etat Hery Rajaonarimampianina en ce qui concerne le délestage.
Le 4 novembre dernier, l’ancien chef de l’Etat, Didier Ratsiraka, a fêté son 80e anniversaire. Mais il a décidé de le célébrer à Fianarantsoa le lendemain, soit le 5 novembre. A l’issue, il a fait un discours marqué par une esquisse de solution par rapport au délestage.
250 hectares. Si pour l’ex-numéro 3, le délestage se règlerait en trois mois, qui actuellement sont largement dépassés, Didier Ratsiraka a une vision différente des choses. Pour lui, cela se fera en neuf mois avec une portion de terrain à lui accorder. « Donnez-moi 250 ha de terrain et le problème du délestage sera réglé en 9 mois », a-t-il déclaré. Ce n’est pas la première fois que l’Amiral rouge tend la main au gouvernement en place, mais il n’a pas été suffisamment « écouté ». D’ailleurs, il n’a pas manqué de rappeler une de propositions qu’il a d’ores et déjà avancées au chef de l’Etat actuel. « J’ai proposé au président Hery Rajaonarimampianina la construction d’une autoroute à 6 voies qui desservirait Madagascar du Nord au Sud sans aucune intervention budgétaire de la part de l’Etat, mais il ne l’a pas acceptée », a-t-il soulevé. A part le Sommet des cinq chefs d’Etat dont il en est le père, reste à savoir si le pouvoir en place marchera. En étant presque 20 ans à la tête du pays, Didier Ratsiraka veut démontrer son savoir-faire en matière de gouvernance. D’ailleurs, 2018 sera, dans une certaine mesure, une grande opportunité pour lui de le faire.
En perte de vitesse. Une « guerre d’électorat », qui a déjà commencé récemment, s’accentuera en 2018, voire avant le scrutin. Actuellement, il y a Marc Ravalomanana qui fait son offensive de charme dans toute l’île, Andry Rajoelina qui ne tardera pas non plus à retrouver ses partisans dans tout Madagascar. Et Didier Ratsiraka qui, après Mahajanga et Toamasina, entame également des tournées régionales et provinciales. Quid du chef de l’Etat, Hery Rajaonarimampianina ? Avec un bilan assez mitigé pollué par la corruption généralisée et le népotisme, force est de reconnaître que le HVM est en perte de vitesse à deux ans seulement de la prochaine élection présidentielle. Pour le moment, l’Etat se focalise sur le Sommet de la Francophonie, auquel il accorde une importance capitale, mais qui, finalement, divise…
Aina Bovel



