
Les échanges ont duré et les Malgaches espèrent que le dialogue politique entre l’Etat et les bailleurs de fonds ne sera pas stérile.
Il a fallu attendre quatre heures après l’heure indiquée pour que le dialogue politique entre l’Etat et les bailleurs de fonds s’achève. C’était hier, à la Résidence de France Ivandry que s’est déroulé le dialogue politique à huis clos non pas avec le président de la République, mais avec le Premier ministre, Mahafaly Solonandrasana Olivier, et son gouvernement, l’Union Européenne et l’Ambassade de France. L’espoir est donc grand avec ces échanges suffisamment riches. A la sortie de la résidence, un parterre de journalistes a accueilli le chef de l’Administration, les ambassadeurs de la France et de l’Union Européenne résidant à Madagascar, respectivement Véronique Vouland et Antonio Benedito-Sanchez.
4 points. D’après les explications du Premier ministre, le dialogue politique d’hier a été axé sur 4 points essentiels dont l’éducation, les élections, la conférence des bailleurs et des investisseurs et enfin, l’environnement. Une remarque a été émise et par Mahafaly Olivier, et par Antonio Benedito-Sanchez : dans tous ces volets, des efforts restent à conjuguer. Le chef du gouvernement a, par exemple, été fier de l’amélioration dans le secteur de l’éducation. « Il y a le Programme d’Appui aux Services Sociaux de Base (Passoba) avec l’Union Européenne qui a permis de former les enseignants et de réhabiliter des salles de classe. On peut citer également le Plan Sectoriel de l’Education financé par l’Union Européenne, l’Agence Française du Développement et les différents partenaires techniques et financiers », a-t-il expliqué.
Bois de rose. En ce qui concerne les élections, l’ambassadeur de l’UE a réaffirmé « l’appui total de l’Union en matière électorale ». D’ailleurs, « elles se baseront sur la mission d’observation électorale de l’UE en 2013 et de suivi en 2016 », a-t-il enchaîné. Mais c’est surtout en matière environnementale que des efforts doivent être entrepris. Le PM en est conscient, bien que des actes méritent d’être effectués. « Des mesures sont à prendre concernant le bois de rose surtout après la sanction de la CITES », a-t-il argué. Il a également annoncé que « les bois de rose saisis peuvent être vendus, mais il faut qu’il y ait un plan d’action qui l’autorise ».
HCJ. « J’espère que le dialogue politique d’aujourd’hui sera fructueux », a soulevé Antonio Benedito-Sanchez. Interrogé sur la situation politique du pays, il a répondu que « la gouvernance n’est jamais parfaite. Il y a eu des progrès, mais du chemin reste à faire ». En passant, il a fait part de ses inquiétudes concernant les vindictes populaires à répétition dans le pays. « Nous sommes vraiment préoccupés par la justice populaire, le lynchage public ». La mise en place de la Haute Cour de Justice (HCJ) a été également évoquée hier à Ivandry. Le Premier ministre Olivier Mahafaly a aussi touché mot du sommet de la Francophonie. D’après lui, « tout est fin prêt pour ce sommet et l’Union Européenne nous soutient dans la restauration de l’Etat de droit et la mise en place de la bonne gouvernance ».
Aina Bovel





