Une bonne nouvelle pour la population la plus pauvre du Sud. Le Conseil d’Administration de la Banque mondiale vient d’approuver un don de 35 millions USD dans le cadre d’un projet de protection sociale.
Ce financement qui aidera le gouvernement malgache à mener à bien la lutte contre les effets néfastes de la sécheresse bénéficiera à plus de 320.000 personnes dans les zones les plus affectées et contribuera à leur rétablissement après la sécheresse due à El Niño.
Plan d’urgence
Ce don s’inscrit dans le cadre d’un plan d’urgence et de relèvement préparé par le gouvernement avec l’appui des Nations unies. Plus concrètement, le projet va accorder des transferts monétaires, des fonds pour le rétablissement des moyens de subsistance et des services nutritionnels aux ménages les plus affectés des quartiers de Tsihombe, Beloha, Ambovombe, Amboasary et de Bekily, dans les régions d’Androy et d’Anosy. Le projet est mis en œuvre sur une période de trois ans sous la direction et coordination du Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme et à travers le FID (Fond d’Intervention pour le Développement) ainsi que l’ONN (Office National de la Nutrition). Le projet soutient également le Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme dans ses efforts de coordonner les programmes de protection sociale dans le Sud et de renforcer sa présence dans la région. Il sera co-financé par l’UNICEF, qui fournit une assistance financière pour l’évaluation de l’intervention. “Les conditions dans lesquelles vivent les populations du Sud sont particulièrement difficiles. Elles luttent chaque jour pour nourrir leurs familles et il ne reste pas grand-chose pour leur permettre de démarrer la nouvelle saison agricole. L’expérience internationale a montré que l’inaction dans une telle situation reviendrait très cher, » souligne Coralie Gevers, responsable des opérations pour Madagascar et les Comores. « En fournissant des transferts monétaires aux mères de familles vulnérables et des traitements nutritionnels aux enfants atteints de malnutrition et aux femmes enceintes et allaitantes, la Banque mondiale contribue aux efforts opérés par le gouvernement ». a-t-elle ajouté.
Combinaison. Pour sa part, Andrea Vermehren, spécialiste de la protection sociale à la Banque mondiale en charge du projet a déclaré : “Il a déjà été prouvé dans d’autres pays que la combinaison des transferts monétaires avec les services nutritionnels et le rétablissement des moyens de subsistance est rapide, efficace et rend autonomes les familles affectées par les catastrophes. A Madagascar, c’est la première fois que ces services seront fournis de manière combinée et à ce niveau de situation d’urgence qui demande une capacité accrue du gouvernement et de ses partenaires pour une réponse rapide à travers des filets de protection sociale adaptés et qui donnent une perspective à moyen terme d’amélioration des conditions de vie des populations extrêmement vulnérables ». A noter que l’année dernière, la Banque mondiale a alloué près de 3,5 millions de dollars pour répondre à la sécheresse dans le Sud en finançant des programmes de cantines scolaires, le dépistage de la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans, la distribution de rations alimentaires aux familles affectées dans la région touchée. A cela s’ajoutent les 13,5 millions de dollars issus du projet sur la sécurité alimentaire et la protection sociale d’urgence ainsi que les 10 millions de dollars de financement additionnel du projet PAUSENS déployé pour le financement du programme triennal en réponse à l’invasion acridienne de 2013.
R.Edmond.