A quinze jours de l’ouverture du sommet de la Francophonie, l’ambiance dans la capitale est plus que morose. La population tananarivienne, dans sa grande majorité, semble peu concernée par ce grand rendez-vous international qui est censé re- donner un certain crédit au régime actuel.
Ambiance plus que morose dans la capitale
Les préparatifs du sommet de la Francophonie sont entrés dans leur dernière phase. Les derniers travaux sont diligentés par une équipe qui travaille d’arrache-pied pour que les infrastructures soient terminées à temps. Les routes qui vont être empruntées par les chefs d’Etat et leurs délégations auront un aspect à peu près présentable et permettront de donner le change. Les travaux de toilettage des rues de la capitale vont eux aussi bon train, mais ils ne peuvent cacher la pauvreté d’une population qui ne cherche qu’à survivre. L’explosion sociale annoncée depuis belle lurette a été fort opportunément contenue par le régime qui a su manier la carotte et le bâton. La poussée de fièvre qui a failli provoquer une bataille rangée entre militaires et policiers municipaux a provoqué des sueurs froides chez les dirigeants et la célérité avec laquelle ces derniers ont calmé les esprits montre leur envie d’éviter à tout prix les troubles. Antananarivo sera donc une ville dont les habitants, à défaut d’accueillir dans la joie les participants de ce sommet de la Francophonie, feront bonne figure. De nombreux endroits de la capitale seront désertés durant les dix jours de cette grande réunion internationale et ce à l’image des rues qui seront fermées à la circulation ou de certains marchés qui ne pourront pas avoir leur niveau d’activité habituel. Madagascar a accueilli de nombreux événements internationaux. Ils étaient certes de moindre envergure que celui-ci. Mais l’ambiance était festive, car les citoyens y prenaient volontiers part. Les jeux des Iles en furent l’exemple le plus récent.
Patrice RABE