J-12 ! Effectivement, il ne reste plus que 12 jours avant le XVIe Sommet de la Francophonie qui se
déroulera à Antananarivo, les 26 et 27 novembre prochains. Mais la semaine de la Francophonie
commencera le 22 novembre au Village de la Francophonie Andohatapenaka. Soit dans 8 jours
exactement. Durant ce sommet, le monde aura les yeux rivés sur Madagascar qui sera sous les feux
des…projecteurs et on espère – bien que l’espoir soit maigre – que ce ne sera pas un fiasco (de plus)
pour l’ancienne colonie française. Qualité des infrastructures, des services, de la sécurité, etc. En tout
cas, de Sénégal à Madagascar, du XVe au XVIe sommet, ce ne sont pas les mots qui manquent.
Le Sénégal s’est bien préparé…
Les 29 et 30 novembre 2014, le XVe sommet de l’OIF s’est déroulé au Sénégal. Les travaux ont
commencé officiellement le 4 novembre 2013 et ont été achevés trois semaines avant le rendez-vous. Un nouveau centre de conférence, un restaurant qui respecte les normes dédiées aux officiels, le King Fahd Palace – un hôtel 5 étoiles qui a reçu une partie de la délégation, ont fait et font la fierté
des dirigeants Sénégalais. En effet, Ousmane PAYE, le président du Comité de pilotage du XVe
sommet, a révélé que la réussite de ce dernier était liée à 3 défis dont « un défi technique avec le
respect des prérequis de l’OIF, un défi intellectuel et politique et enfin un défi infrastructurel qui a été relevé avec la construction du Centre International de Conférence Abdou Diouf (CICAD) en 11 mois seulement ». D’ailleurs, les délégations officielles des pays membres ont adressé leurs félicitations au
Sénégal pour la qualité des infrastructures.
Quid de Madagascar ?
Tergiversations
Sur la question de qualité, Madagascar est susceptible de recevoir des critiques dans la mesure où,
les travaux ont été effectués à la va-vite. C’est le cas, par exemple de l’autoroute de la Francophonie
reliant Ivato-Tsarasaotra qui a été d’ores et déjà endommagée à cause des intempéries d’Octobre
dernier. Notons également qu’il y a eu une série d’indécisions concernant le Village de la
Francophonie. Car, destiné – a priori – pour ce dernier, le terrain sis à Andohatapenaka (a) fait l’objet
d’un différend entre l’ancien chef de l’État Marc Ravalomanana et l’État. Entre-temps, il y a eu une
décision qui annonçait que le Village de la Francophonie ne sera pas finalement construit sur ce
terrain et que les infrastructures ainsi bâties seront utilisées ultérieurement. Mais finalement, ce
village se trouve à Andohatapenaka. N’oublions pas non plus la question des deux gares routières
d’Andohatapenaka et d’Ambohimanambola prévues désengorger Ambodivona et Ankadimbahoaka.
« Cas fortuit », celle d’Ambohimanambola ne sera opérationnelle qu’en 2017.
Faire-croire
Durant la semaine de la Francophonie, les visages scandaleux de la capitale seront maquillés sans
doute, pour empêcher les délégations de sortir des remarques négatives mais justes comme celles
lancées par le président Zimbabwéen Robert Mugabe lors du Sommet du Comesa. C’est le cas, par
exemple, des pousses et des charrettes qui ne pourront pas circuler car ils perturbent la fluidité de la
circulation. Habituellement, elles ornent les rues de la capitale et bouchent la circulation. Nombreux
sont les citadins insatisfaits de la perte de temps et d’argent dans le bouchon mais, le sommet
s’avère être une « magie » qui sera finalement éphémère. D’ailleurs, la construction et la réfection
des routes transgressent le bien-être des usagers qui en payent les frais. Il en est de même pour les
dispositifs sécuritaires musclés qui, au quotidien, ne « fonctionnent » pas véritablement. On se
souvient de la bombe qui a été lancée récemment dans l’enceinte de l’Hôtel A&C Ivato qui, ne
l’oublions pas, recevra également les délégations. Fort heureusement, le Groupe d’Intervention de la
Gendarmerie Nationale (GIGN) servira de renfort pour l’armée malagasy…
Et les îles éparses ?
Pour ce XVIe Sommet de la Francophonie, « croissance partagée et développement responsable :
les conditions de la stabilité du monde et de l’espace francophone » est le thème
choisi. Effectivement, la Francophonie n’est pas la France et la France n’est pas la Francophonie. La
SG de l’organisation, Michaelle Jean, ne cesse de le marteler. La France et Madagascar font partie
des 54 membres de plein droit. Le thème revêt un aspect intéressant mais faut-il remarquer qu’entre
les 2 pays, une question importante empêche leurs relations d’être véritablement au beau fixe : les
îles éparses. Effectivement, les nationalistes attendent que cette question soit soulevée et
résolue à l’issue du sommet. En attendant, les Malgaches observeront trois points. Primo, les chefs
d’État qui viendront à Madagascar seront-ils au nombre de 80 comme 80 États membres de l’OIF
ou enverront-ils des représentants ? Secundo, il y aura-t-il des retombées économiques ? Et tertio,
est-ce que le Sommet accouchera d’une résolution sur la question des îles éparses ?
Légende : Les nationalistes revendiquant les îles éparses.
Dossier réalisé par Aina Bovel