
Ils revendiquent la suspension de cette nouvelle décision qui sera appliquée à compter du 1er décembre 2016 alors qu’ils ont été informés, il y a trois semaines, d’après ses dires.
Les membres du secteur privé et l’Office National du Tourisme de Madagascar soutiennent les efforts de l’Etat de moderniser et d’étendre les aéroports afin d’accueillir des gros porteurs. Cependant, « il faut reconnaître que la destination Madagascar reste encore très chère. Et on s’attelle tous à alléger le coût de cette destination. Mais ce n’est pas le cas, puisque l’Etat vient de nous imposer une nouvelle redevance aéroportuaire de 20 à 30 Euros par passager et ce, sans consulter le secteur privé. L’Aviation Civile de Madagascar nous en a informée, il y a à peu près trois semaines, alors que cette redevance sera applicable à compter du 1er décembre 2016 », a dénoncé Joël Randriamandranto, le Président du Conseil d’Administration de l’ONTM en marge de la soirée organisée par l’Office en partenariat avec l’Union de la Presse Francophone dimanche dernier à l’hôtel des Thermes à Antsirabe. Raison pour laquelle, l’ONTM et le secteur privé revendiquent la suspension de cette décision qui peut encore une fois freiner l’arrivée des touristes à Madagascar.
1er décembre 2016. Il s’agit notamment d’une redevance de pré-financement dénommée Redevances de Développement des Infrastructures Aéroportuaires (RDIA), qui sera perçue au niveau des aéroports d’Ivato et de Fascène à Nosy-Be. Des travaux d’extension et de modernisation sont actuellement en cours dans ces aérodromes. L’application de la RDIA sera effective à compter du 1er décembre 2016, date à laquelle, leur gestion sera transférée par l’ADEMA (Aéroports de Madagascar) à la société Ravinala Airports. En outre, l’ACM a notifié la décision indiquant que ces redevances aéroportuaires seront perçues auprès de toutes les compagnies aériennes pour les services correspondants rendus. Et ce sera pris en compte dans les billets d’avion et les services facturés à leurs clients respectifs pour les mouvements effectués à compter du début du mois prochain. Un touriste qui partira au départ de l’aéroport d’Ivato pour aller à Nosy-Be et prendra ensuite un autre avion pour une destination finale à La Réunion pourrait ainsi payer deux fois de redevances aéroportuaires.
Suspension. En effet, dans une première phase étalée sur trois ans, le taux de la RDIA est de 20 Euros par passager pour le trafic domestique au départ des aérodromes d’Ivato et de Fascène. Et c’est à 38 Euros par passager pour le trafic international et régional au départ de ces deux aéroports. On parle ici d’une catégorie Aviation commerciale. Dans une 2e phase qui durera 17 ans, ce sera respectivement 20,80 Euros par passager et 41,60 Euros par passager. Et dans la 3e phase qui durera huit ans, ce sera fixé respectivement à 15 Euros et 30 Euros par passager. Et concernant la catégorie Aviation générale telle que l’évacuation sanitaire et la formation des pilotes, la RDIA sera à 10 Euros par passager. Et enfin, pour le cargo, les montants de RDIA applicables pour le trafic domestique au départ de ces deux aérodromes et à destination de Madagascar seront à 30 Euros par tonne et à 60 Euros par tonne pour le trafic international et régional en entreprenant un dialogue avec les autorités concernées, a-t-on annoncé. Face à cette nouvelle décision unilatérale, « toutes les plateformes du secteur privé se mobiliseront pour revendiquer la suspension de l’application de cette nouvelle redevance aéroportuaire. On applique déjà cette taxe alors que les usagers assujettis ne ressentent pas encore l’amélioration des services rendus au niveau de ces deux aéroports », a soulevé le PCA de l’ONTM. Et il a conclu que ces RDIA seront perçues par le nouveau gestionnaire de ces aérodromes.
Navalona R.



