Présentant d’importantes potentialités, l’économie rurale a sa place dans le processus d’éradication de la pauvreté dans le pays.
Considérée comme le plus grand pourvoyeur d’emplois à Madagascar et ne contribuant qu’à 26ù du PIB, l’économie rurale constitue une des clés principales dans l’atteinte des objectifs de développement durable. Une économie qui autrefois mise à part, mais qui constitue actuellement une priorité pour Madagascar selon le Plan National de Développement 2015-2019. Dont l’objectif serait de promouvoir la croissance rurale durable à travers la création de valeurs ajoutées et d’emplois dans les secteurs économiques. Une vision partagée par le Bureau International du Travail à travers l’organisation de l’atelier sur le travail décent dans l’économie rurale qui s’est tenu hier à l’hôtel Colbert. D’une durée de 3 jours, ledit atelier sera l’occasion pour toutes les parties prenantes (les autorités, les mandants tripartites, la société civile, les jeunes, les partenaires…) de réfléchir sur « un plan d’action de promotion du travail décent dans l’économie rurale ». Et ce, afin « d’identifier les priorités politiques avec un accent particulier sur les jeunes et les groupes vulnérables victimes de la discrimination et d’exclusion sociale ».
Contexte. Selon les statistiques, 65% de la population malgache vivraient actuellement en milieu rural où les conditions de vie sont difficiles. Une vie qui serait caractérisée par un taux de pauvreté élevé, estimé à 82% par comparaison à celui en milieu urbain, selon les études effectuées en 2010. Le déficit de travail décent caractérise également la vie de ces populations. En effet, 8 actifs sur 10 sont actuellement touchés par le problème du sous-emploi. Une situation qui touche plus particulièrement les jeunes et les femmes vivant dans ces zones, car la majorité des travailleurs se trouvent dans des activités peu rémunérées. Ces dernières concernant surtout l’économie informelle et le secteur agricole qui englobe 75% des emplois et où 11% seulement des travailleurs sont des employés salariés (dont 8,7% des femmes).
Mesures. Malgré le fait que l’économie rurale présente un important écart entre les besoins, les aspirations, les potentiels des jeunes et les opportunités d’emplois existant, elle offre néanmoins de nombreuses potentialités en termes de croissance économique. Il faut cependant prendre les bonnes mesures et apporter au problème une attention particulière. Devant se consacrer à la promotion du travail décent axé sur les jeunes (surtout les femmes), les mesures devront permettre la mise en place de politiques appropriées. Ces dernières doivent à leur tour permettre la mise en place de la stratégie du développement rural à Madagascar. Le travail décent figurant dans les axes prioritaires de cette stratégie, un quelconque développement engendré, aura directement des impacts directs sur le développement humain en milieu rural.
José Belalahy