Les plateformes du secteur privé dont entre autres, l’ONTM sont contre l’application de cette nouvelle redevance aéroportuaire.
L’Etat par le biais de l’Aviation Civile de Madagascar a pris une décision qui peut encore une fois freiner l’arrivée des touristes à Madagascar en raison de la cherté de la destination, selon les explications des opérateurs touristiques. Il s’agit de l’application d’une nouvelle redevance notamment d’une redevance de pré-financement dénommée Redevance de Développement des Infrastructures Aéroportuaires (RDIA), qui sera perçue au niveau des aéroports d’Ivato et de Fascène à Nosy-Be, à partir de ce 01 décembre 2016. C’est la date à laquelle, la gestion de ces deux aérodromes sera transférée par ADEMA (Aéroports de Madagascar) à la société Ravinala Airports, un consortium d’opérateurs français.
30 à 60 Euros par tonne. Notons que le montant de cette RDIA pour la catégorie de l’aviation commerciale est fixé à 20 Euros par passager pour le trafic domestique au départ des aérodromes d’Ivato et de Fascène, dans une première phase étalée sur trois ans. Et c’est à 38 Euros par passager pour le trafic international et régional au départ de ces deux aéroports. Et pour la catégorie de l’aviation générale telle que l’évacuation sanitaire et la formation de pilotes, cette redevance aéroportuaire est fixé à 10 Euros par passager. Dans une 2e phase qui durera 17 ans, cette RDIA sera à 20,80 Euros par passager pour le trafic domestique au départ de ces deux aéroports d’Ivato et de Fascène à Nosy-Be et à 41,60 Euros par passager pour le trafic régional et international. Et dans une 3e phase qui durera huit ans, ce sera fixé respectivement à 15 Euros et 30 Euros par passager. Et enfin, pour la catégorie avion cargo, les montants des RDIA applicables pour le trafic domestique au départ de ces deux aérodromes et à destination de Madagascar seront à 30 Euros par tonne et à 60 Euros par tonne pour le trafic international et régional.
Suspension. Rappelons que l’ACM a notifié la décision indiquant que ces redevances aéroportuaires seront perçues auprès de toutes les compagnies aériennes pour les services correspondants rendus. Et ce sera pris en compte dans les billets d’avion et les services facturés à leurs clients respectifs pour les mouvements effectués à compter de ce jour. Les plateformes du secteur privé dont l’ONTM (Office National du Tourisme de Madagascar), se disent surprises de cette décision qu’elles qualifient d’unilatérale. Raison pour laquelle, elles réagissent en revendiquant la suspension de l’application effective de cette nouvelle redevance aéroportuaire qui est prévue ce jour. D’autant plus, les usagers ne ressentent pas encore l’amélioration des services rendus au niveau des aéroports d’Ivato et de Fascène étant donné que les travaux d’extension et d’aménagement sont en cours. Et cela va durer pendant un certain temps. Les opérateurs touristiques craignent fort que cette décision freine l’arrivée des touristes à Madagascar. Et l’on se demande si un touriste étranger qui prend un avion au départ de l’aéroport d’Ivato pour aller voyager à Nosy-Be et qui quittera ensuite l’aéroport de Fascène pour une destination finale ou de transit à La Réunion, entre autres, pourrait payer deux fois de redevances, soit un montant total de 58 Euros.
Discutées. Il faut savoir que les projets du secteur tourisme seront discutés dans le cadre de la Conférence des Bailleurs et des Investisseurs pour Madagascar ce vendredi au siège de l’UNESCO à Paris. Le ministre du Tourisme, Roland Ratsiraka et le PCA de l’ONTM, Joël Randriamandranto seront les modérateurs tandis que les panelistes sont entre autres, Andilana Beach Resort, la FHORM, Sheraton, Air Madagascar et la Banque Mondiale. Il y aura également des ateliers thématiques concernant les infrastructures publiques et les projets structurants. Ces RDIA y seront ainsi évoquées et discutées entre les parties prenantes ?
Navalona R.