
Le président français et son homologue malgache ont beaucoup de points communs.
L’un et l’autre sont des présidents de la République élus au deuxième tour avec presque les mêmes scores. 51,62% pour le maître de l’Elysée et 53,41% pour le locataire d’Iavoloha. Ils sont tous les deux des candidats de substitution ou par défaut. Le premier avait défendu les couleurs de la Gauche grâce à l’affaire Nafissatou Diallo au Sofitel de New York qui avait mis sur la touche Dominique Strauss-Kahn considéré pourtant comme favori. Quant au second, il a profité du « ni…ni » qui a écarté Andry Rajoelina de la course à la magistrature suprême.
Promesse. Autre similitude, François Hollande vient de la Corrèze comme l’ancien président Jacques Chirac. Même topo pour Hery Rajaonarimampianina qui est originaire de l’Avaradrano comme l’ancien président Marc Ravalomanana. Les points communs entre les deux hommes ne s’arrêtent pas là. En effet, François Hollande s’était engagé à inverser la courbe du chômage qui ne devait intervenir que très légèrement et sur le tard. Idem pour Hery Rajaonarimampianina qui avait fait, durant la campagne électorale, la promesse de mettre fin au délestage en l’espace de 3 mois, mais les abonnés ont dû attendre plus longtemps pour que la lumière ne …fuie plus comme avant. Qui plus est, un accord portant sur 825 millions de dollars a été signé vendredi dernier à Paris pour lutter contre le délestage.
Rassembler. Bon nombre d’observateurs se demandent si le président malgache va emboîter le pas à son homologue français qui a décidé « avec lucidité et dignité », de ne pas être candidat, car il n’était pas sûr de rassembler la Gauche autour de sa personne. En tout cas, François Hollande a déjà fait un émule en la personne du président angolais qui a décidé à son tour de ne pas briguer un nouveau mandat. Ce qui ne sera pas forcément le cas pour son homologue malgache qui brigue sans doute un nouveau bail de 5 ans à Iavoloha pour mener à bien le PND, même s’il est peu évident qu’il puisse encore compter sur le Mapar qui l’avait soutenu en 2013, malgré les retournements de veste de Maharante Jean de Dieu et consorts. Et pour cause, comme son nom l’indique, le gros du « Miaraka amin’ny Prezida Andry Rajoelina » roulera certainement pour l’ancien numéro Un de la Transition, car la communauté internationale exclut un second « ni…ni… » pour la présidentielle de 2018 où Marc Ravalomanana bénéficiera aussi du soutien du Tim.
Deuxième tour. A la différence de François Hollande que les sondages (démentis par les urnes ces derniers temps) donnaient perdant face à François Fillon et Marine Le Pen, Hery a le temps de revenir en …force pour parvenir de nouveau au deuxième tour à la prochaine présidentielle. De toute façon, le schéma français n’est pas forcément valable sur l’échiquier malgache. Il y a du reste des différences entre les deux hommes, pour ne citer que l’absence d’une véritable Première Dame à l’Elysée, puisque le président français ne s’est jamais remarié après s’être séparé de sa compagne Ségolène Royal qui reste néanmoins très proche de lui sur le plan politique.
Davis R.