
Une nouvelle approche, outre que l’humanitaire, sera mise en application pour permettre une transition vers la paix dans les régions du Sud de Madagascar.
Les cas d’insécurité dans le Sud ont défrayé les chroniques et continuent à faire couler beaucoup d’encre. Une insécurité qui trouverait son origine dans l’inexistence d’activité économique et sociale ne permettant pas aux populations de s’épanouir et de se développer selon Christian Ntsay, Directeur du Bureau de Pays de l’OIT pour Madagascar, Maurice, Comores et Seychelles. A lui également de rappeler que d’un autre côté, les différents foyers de tension constituent également l’une des causes de la fragilisation de l’économie de ces régions. Propos qu’il appuie car « Si au départ ces zones n’ont pas eu d’activité économique pour se développer, voire pour survivre, les trop nombreux foyers handicapent et leur économie et celle du pays en général ». N’étant plus à démontrer, la situation dans le Sud nécessite la prise de responsabilité de toutes les parties prenantes. Une prise de responsabilité devant être effectuée suivant une approche qui tendrait à apporter du développement, selon toujours Christian Ntsay.
Agenda de développement. Ainsi, l’idée du système des Nations Unies serait d’apporter de l’eau dans cette partie de l’île. L’étude de faisabilité pour une adduction d’eau sur 400 km serait actuellement en gestation. L’objectif serait, dans un premier temps, d’y créer des activités économiques axées sur l’agriculture. Une façon pour ce système de venir, intelligemment, en aide au Sud Malgache. Sachant que l’approche humanitaire utilisée aussi bien par l’Etat que par les Organismes Internationaux, est, certes utile, mais limitée. Ce qui, d’ailleurs, a été prouvée et criée durant le Sommet humanitaire mondial qui s’est récemment tenue en Turquie. Pour ne citer qu’un exemple, il a été démontré qu’un budget de 120 millions de dollars est alloué pour appuyer le Sud dans les actions contre la faim. Une somme énorme qui ne permet pas de résoudre définitivement le problème mais qui est dépensé chaque année. L’idée serait de dépenser d’une façon efficace ce budget en l’investissant dans des infrastructures durables permettant des activités pérennes. Ces dernières devant permettre à leur tour un développement humain et social de l’Androy.
L’emploi et le travail. « La création d’emploi, surtout pour les jeunes, figure parmi les instruments d’instauration de la paix durable » affirme le Directeur de Pays de l’OIT pour Madagascar, Maurice, Comores et Seychelles. Une idée qu’il tenterait de défendre en ajoutant que « c’est parce que les jeunes n’ont pas de travail, qu’ils n’ont pas d’occupation pour se développer et se construire qu’ils se penchent vers des moyens de subsistance comme le vol ». Ce qui est plutôt vrai lorsque l’on pense à la jeunesse des différentes régions de l’Île qui se rue vers la délinquance par faute de politique adéquate pour eux mais également par manque d’éducation, dirait-on… Par l’intermédiaire de ce projet, le système des Nations Unies tenterait de donner l’exemple à l’Etat malgache. Espérons juste qu’il aboutisse et permette d’instaurer, enfin, la paix dans le Sud. Affaire à suivre.
José Belalahy