S’il y a un homme très heureux d’avoir donné le titre de champion du monde à la pétanque malgache, c’est bien Dolys Randriamarohaja, un entraîneur providentiel qui a su résister jusqu’au bout aux critiques et donc à cette pression de tous les instants. Il s’est confié à Midi Madagasikara.
Midi : « Champion d’Afrique en 2009 puis vice-champion du monde à Izmir en 2010 en tant que joueur, vous voilà entraîneur des champions du monde 2016. Y a-t-il un secret pour réussir de cette manière ? »
Dolys Randriamarohaja : « C’est la foi en Dieu, mais aussi cette capacité à réagir face à des adversaires déterminés. Et quand je dis adversaires, ce ne sont pas seulement les boulistes des autres pays, mais cette frange vendue qui ne trouvait mieux que de siffler lorsque les joueurs viennent vers moi pour demander des conseils avant de prendre une décision. C’est malheureux de le dire, mais il y a des personnes qui ne digèrent pas le fait qu’on m’a nommé entraîneur, mais autant vous dire que je n’ai pas demandé à le faire, mais on m’a plutôt sollicité pour le devenir, car après la déroute des supposés grands tels Mamy, Taratra et Carlos aux derniers Masters en France alors qu’ils étaient justement là-bas pour se préparer au championnat du monde, il a fallu trouver une autre solution en apportant du sang nouveau et c’est ce que j’ai fait. Mis à part Nanou dont le rôle fut déterminant, Hery, Lova et même Tita sont des inconnus pour le grand public, mais je savais qu’ils avaient de l’expérience des matches contre les meilleurs Européens et surtout le mental pour ce combat de très haut niveau. »
Midi : A vous entendre, vous en voulez toujours aux gens qui vous ont sifflé ?
D.R.: »Pas vraiment, car ce sont des mercenaires, mais par contre je sais qui est derrière tout cela et on réglera nos comptes plus tard. Pour l’instant, savourons le moment présent sur cette très belle victoire qui fait la fierté de tout Madagascar. Je regrette un peu qu’on ait laissé passer le titre au concours de tirs, mais c’était aussi la faute de ces gens qui ont sifflé Hery au lieu de l’encourager. Il s’agit pourtant d’un très bon joueur comme il l’a montré lors de ce sommet mondial. »
Midi : On sait que l’opérateur minier que vous êtes avait très certainement un grand manque à gagner en restant des mois durant avec l’équipe nationale. Qu’est-ce qui vous a motivé à le faire?
D.R. : « D’abord parce que je suis bouliste et j’aime cette discipline. C’est que je peux vous dire, c’est que je n’ai pas accepté d’être entraîneur pour de l’argent. Par contre, je demande à l’Etat malgache à ce que les quatre joueurs soient largement récompensés de leurs efforts et surtout d’avoir porté très haut les couleurs nationales. Et cela vaut bien tout l’or du monde. »
Propos recueillis par Clément Rabary