Face à un accaparement de terrain effectué par une société, la population de Mangabe-Maevatanàna risquerait de se livrer à un affrontement.
La situation devient de plus en plus tendue dans la commune urbaine de Mangabe, district de Maevatanàna face à l’implantation de la société Somia sur une superficie d’environ 200 ha. Un ancien terrain colonial que la population a occupé après le départ de son propriétaire et qui serait boudé par ladite société. La situation quant à elle se serait empirée après des affirmations, effectuées vendredi dernier, sur la radio nationale Malgache (RNM) par un dénommé Innocent Honoré Razakatiana selon lesquelles c’est la majorité de la population qui serait derrière les dirigeants de ladite société. Ladite société étant dirigée par des chinois en passant. Des propos que le maire de la commune urbaine de Mangabe, Jules Rakotomanana dit Richard veut absolument démentir. « J’ai été surpris lorsque j’ai entendu ces propos à la radio. Ce que le monsieur a dit ne reflète pas du tout la réalité dans cette localité » a-t-il affirmé. « Au contraire, avant l’arrivée des chinois, la population avait pu connaître un certain développement. Les gens pouvaient travailler les terres et subvenir à leurs besoins » a-t-il lancé avec regret. Selon toujours le premier magistrat de cette commune, les gens auraient été agressés par les forces de l’ordre engagées par la société pour assurer la sécurité des dirigeants. « Certaines personnes souffrent encore de ces abus. Les forces de l’ordre doivent assurer la sécurité des gens et non les agresser » a-t-il ajouté.
Manipulation. Cette affaire d’accaparement de terrains sent la manipulation dite « politique ». La population se serait divisée en deux associations différentes. D’un côté, celle avec les frères Razakatiana et qui serait pour l’accaparement de terrains par la société chinoise et de l’autre, celle qui ligue contre. Cette dernière regroupant la majeure partie de la population d’après le maire Jules Rakotomanana. A lui d’ajouter « que les membres de la seconde association auraient organisé une réunion pour définir les actions à faire si un terrain d’entente n’est pas trouvé entre les deux parties. » Quant à la solution, « je crains un affrontement direct», a-t-il ajouté. L’accaparement de terrains, est catégorisé, depuis le mois de septembre dernier, par la Cour Pénale Internationale comme crime contre l’humanité. Une décision qui devrait résoudre les différents problèmes rencontrés dans les régions de la Grande Île comme Mangabe. Du moins devant avoir un effet dissuasif aux multinationales qui ont l’habitude d’opérer en toute impunité.
José Belalahy
