Selon la statistique de l’Organisation Mondiale de la Santé, 80% de décès dans les pays à faibles revenus sont dus aux cancers. Et comme Madagascar en fait partie, cela constitue 8% du taux de mortalité.
Plus ou moins connu, parfois inconnu par de bons nombres de gens, le cancer continue de sévir à Madagascar. Les nombres de cas continuent à augmenter malgré les efforts menés par les acteurs qu’ils soient gouvernementaux ou membres des organisations de la société civile. En tout cas, « parler de cancer à Madagascar, et presque partout dans le monde, équivaut à parler de fatalité». Une expression qui traduit la portée de cette maladie dans les perceptions de la population. Cela viendrait du fait de la cherté des traitements notamment de certaines chimiothérapies qui peuvent coûter jusqu’à 20 millions d’ariary.La situation actuelle qui prévaut dans la Grande Ile est d’ailleurs préoccupante. Car, « toutes pathologies confondues, le cancer reste l’une des plus grandes causes de mortalité à Madagascar avec un taux de 8% ».Un taux qui semble augmenter d’année en année, car selon les statistiques du service d’oncologie de l’hôpital HJRA, « il y aurait annuellement un accroissement d’environ 10% des cas ». Mais que l’on pourrait facilement prévenir d’après le docteur Ny Ony Andrianandrasana du service d’oncologie d’HJRA. « 90% des cas de cancers peuvent être évités» a-t-elle affirmé.Des informations recueillies lors de la conférence organisée à l’occasion du vingtième anniversaire de la société Medical International à Ankorondrano.
Invasive.« Pouvant être d’origine sexuellement transmissible, héréditaire ou encore à cause d’une mauvaise hygiène, le cancer du col de l’Utérus est une pathologie évasive » d’après toujours le docteur NyOny Andrianandrasana. En effet, selon les statistiques de 2011, il y aurait eu 2 810 cas de ce cancer, soit 6,4 personnes atteintes pour 100 000. Par ailleurs, le cancer qui atteint le plus de femmes serait celui des seins…50% des cancers enregistrés au service d’oncologie de l’HJRA. Les deux pathologies sont toutefois accessibles au dépistage. Il suffirait d’adopter les bons gestes selon toujours le docteur NyOny Andrianandrasana. « L’autopalpation est l’un des moyens les plus faciles de détecter les symptômes du cancer des seins. Cela permet également de connaître l’anatomie, les aspects du corps»a-t-elle ajouté. Et elle d’ajouter « qu’il faut absolument aller chez le médecin au cas où des anomalies se présenteraient ».
Chez les hommes.Le cancer du testicule serait le premier cas enregistré chez les hommes. Une pathologie qui serait rare, mais qui atteindrait les hommes de 15 à 50 ans selon le Docteur Ezra Niaina Randriamanovontsoa, médecin auprès du service d’oncologie d’HJRA.La maladie serait toutefois guérissable d’après toujours le médecin. « Bien que la maladie soit dans un stade poussé, elle peut parfaitement être guérie » a-t-il ajouté. En tout cas, la conférence organisée par Medical International pour ses vingt ans, dans la matinée d’hier, a permis d’en comprendre un peu plus sur cette maladie.
José Belalahy
