Il a fallu l’indiscrétion d’un employé ; d’un panneau publicitaire anodin et enfin d’un papier de l’Eco austral pour lire « Feride Ismael a pris 50% du capital d’Homéopharma ».Ce qui n’était qu’une rumeur début septembre 2017, est donc confirmée officiellement. Il s’agit bien d’une absorption d’un fleuron de l’économie malgache par le groupe tentaculaire SMTP (Société Malgache des Travaux Plastiques) comprenant déjà un chapelet de sociétés dont SIRR, ABC, IDC et REEJENA Immobilier.
Les Cassandre vont encore jouer de leurs refrains nostalgiques habituels « Lasan’ny vahiny indray ê ! », surtout que voilà une entreprise qui met en valeur le patrimoine de la biodiversité et le savoir traditionnel des patriciens tombée dans l’escarcelle de mains « étrangères ». Le professeur Ratsimamanga doit se retourner dans sa tombe. Mais objectivement, ce qu’on appelle pudiquement « Ouverture du capital » est tout à fait normal dans la vie des entreprises. Quand on veut se développer pour conquérir d’autres marchés, il faut recourir à d’autres sources de financement. Ce qui est le cas d’Homeopharma avec ses 500 employés. Bien que déployée dans des marchés africains ou dans les îles voisines , il lui fallait les grands marchés comme ceux d’Europe et des Etats unis, mais ses fonds propres devaient être insuffisants. En plus, les certifications nécessaires lui font défaut et pour les avoir, Homeopharma souffre de la mauvaise image que traîne Madagascar dans le monde des affaires internationales. La moitié du capital social ainsi cédée était-il nécessaire ? Pourquoi ? Parce que cette opération ôte tout pouvoir de décision surtout stratégique à l’ami de tous qu’est Jean Claude Ratsimivony, ce qui peut être dommageable pour son dépendance et celle du pays. En effet ailleurs, des pharmacologies traditionnelles se sont vues brevetées par de grands groupes pharmaceutiques étrangers et ainsi ces derniers de frapper d’interdiction la consommation locale.
Cette opération financière et elle l’est, appelle deux réflexions. La première, la frilosité des entrepreneurs malgaches est connue sinon endémique car même opter pour des emprunts bancaires leur font peur, tant et si bien que leurs sociétés demeurent rachitiques et on s’en prend toujours à l’Etat de ne pas protéger les entreprises nationales, puis, cette opacité de la vie économique rend impossible la viabilité d’une bourse des valeurs qui puisse mobiliser l’épargne nationale se réfugiant dans des investissements à moindre risque comme dans la construction ou des …Sprinters. Et Nous n’aurons plus à dire ; « Lasan’ ny vahiny indray e ! »
M.Ranarivao