Il ne reste plus qu’une semaine à l’actuel chef de l’Etat pour profiter pleinement des avantages de la fonction. Il jette se derniers feux dans la valorisation des réalisations d’un régime dont il s’estime le maître d’œuvre. Le duel d’Hery Rajaonarimampianina et d’Andry Rajoelina en matière de communication a continué de plus belle cette semaine et a quelque peu éclipsé les interventions médiatiques des autres candidats. Les descentes de Marc Ravalomanana sur le terrain, bien qu’ils aient eu un certain impact, n’ont pratiquement pas eu d’écho dans la majorité des organes de presse. Mais la bataille électorale n’en est qu’à ses débuts. D’ici au premier tour de l’élection présidentielle, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts et la conquête de l’opinion n’est pas jouée d’avance. Le dépôt, à Ambohidahy, d’une requête des candidats n’ayant pas reçu le quitus de la HCC reste anecdotique. La période électorale n’est pas aussi tranquille qu’on le souhaiterait puisque l’insécurité reste toujours aussi préoccupante puisque elle est toujours l’un des problèmes majeurs du moment. Cette dernière est devenue une compagne malsaine de la vie quotidienne des Malgaches qui, à défaut d’une réponse efficace des forces de l’ordre, ne savent plus à quel saint se vouer. Le Premier ministre et le gouvernement préfèrent faire profil bas sur cette question qui préoccupe au plus haut point la population.
Cette semaine qui vient de s’écouler est riche d’une actualité internationale pleine de rebondissements. Il y a d’abord le coup de tonnerre politique déclenché en France par la démission de Nicolas Hultot. Le très populaire ministre de l’Ecologie a surpris tout le monde en annonçant sa décision en direct dans une émission de radio. Il n’avait mis personne dans la confidence. Il ne pouvait plus continuer à assumer une fonction qui ne lui laissait aucune liberté d’action. L’homme s’est décidé très vite. Le président de la république et le Premier ministre ont accusé le coup et n’ont pas voulu réagir dans la précipitation. Le poste ne sera pas tout de suite pourvu.
Aux Etats Unis, en dehors des tweets controversés de Donald Trump, c’est le décès du sénateur républicain, John Mac Cain qui domine l’actualité. Ce leader charismatique, qui a été l’adversaire de Barack Obama lors de l’élection présidentielle de 2008 était un homme très respecté par son camp, mais aussi par ses adversaires démocrates. Il a croisé plusieurs fois le fer avec le locataire de la Maison blanche dont il a contesté les décisions. Il a succombé des suites d’un cancer du cerveau qui l’avait très affaibli, mais qui ne lui avait pas enlevé sa lucidité. Toute la classe politique américaine lui a rendu un hommage solennel.
A la frontière entre le Brésil et le Venezuela, les milliers de personnes cherchant à fuir la situation chaotique régnant dans leur pays sont refoulées sans ménagement par les forces armées brésiliennes. Le président vénézuélien Nicolas Maduro est en butte à l’hostilité croissante des dirigeants de tous les pays voisins et il doit faire face à des difficultés de plus en plus grandes sur le plan économique.
La vie de notre pays n’est pas encore totalement suspendue à la campagne électorale. Pour le moment, on n’est qu’aux prémices d’une bataille qui s’annonce acharnée. Le président en exercice se prépare à quitter ses fonctions. Il est à huit jours d’une échéance qui peut changer la donne.
Patrice RABE