Les grands électeurs, maires et conseillers municipaux, rempliront aujourd’hui leur devoir de vote. La CENI n’a jamais cédé sur sa décision de doter chaque commune d’un bureau de vote malgré les inconvénients constatés. Aussi le grand électeur votera-t-il dans sa commune et non au district, proposition non retenue. Normalement, les résultats provisoires des sénatoriales devraient être établis plus rapidement que pour un scrutin au suffrage universel direct. En quelques jours, le public aura une idée des 7 sénateurs élus dans sa province. Les trois grandes formations qui rivalisent dans certaines régions sont le HVM, le TIM et le Mapar. Le HVM qui possède le plus de grands électeurs part favori. La majorité est à sa portée au point de faire dire à certains qu’il ne s’agit que d’une simple formalité. Une déconvenue n’est possible que si ses élus le trahissent.
A jour J-3 de 2016
Quoi qu’il en soit, les sénatoriales se passent dans un climat délétère politiquement, mais dans une ambiance de préparation des fêtes de fin d’année au niveau de la population. Pour rien au monde, les gens ne failliront à la tradition de fêter pour souhaiter la bienvenue à l’année nouvelle. A jour J-3 de 2016, la vie politique est considérée comme une perte de temps. Chaque foyer prépare avec les moyens dont il dispose les retrouvailles familiales et amicales auxquelles donnent lieu la nuit de la Saint-Sylvestre. Comme à Noël, les gens dépensent. Mais peu ou pas assez. Les commerçants constatent que les consommateurs achètent moins qu’auparavant, faute de pouvoir d’achat. Les importations étrangères à bas prix inondent pourtant les magasins et les différents marchés, dans toutes les villes de Madagascar. On ne se précipite même pas sur les produits locaux qui soutiennent une concurrence féroce. Les affaires semblent mauvaises cette année. La demande ne suit pas l’offre. Toujours est-il que l’alcool coule à flots. Le rhum et la bière sont les boissons qui marchent le mieux en ce moment, avec le temps maussade partagé entre la pluie et le soleil. Ils ne font pas disparaître les soucis et les difficultés de la vie au quotidien. Mais ils font croire à la tradition des fêtes de fin d’année. On cultive l’espoir que l’année à venir sera meilleure. Et apparemment, il n’y a pas de raison qu’elle ne le soit pas. Il existe au sein du public une attente impatiente du message du président de la République pour un grand bond en avant. Mais va-t-il oser prendre le taureau par les cornes ou restera-t-il dans ce rythme de développement sans croissance significative qui ne semble profiter qu’à une minorité ? Une chose est sûre, après avoir tourné la page d’une transition, la République doit engager la vitesse supérieure du développement pour que la population ait plus de pouvoir d’achat l’année prochaine et ne se contente plus de lèche-vitrine les jours de fête.
Zo Rakotoseheno