Il est vrai qu’à l’approche des fêtes de fin d’année, l’insécurité urbaine a toujours été au rendez-vous. Cette année, elle est particulièrement inquiétante. Les gens partagent un sentiment d’anxiété collectif surtout à la veille de Noël où les attaques à main armée sont quasi-quotidiennes et presque partout dans la capitale. Rien qu’hier, les bandits ont visité plusieurs quartiers dont Besarety, Alasora, Itaosy et Andoharanofotsy. A Besarety, une bande de quatre individus à bord de deux scooters ont fait irruption dans un bar du coin. En plein jour soit vers 11heures et demie, à l’heure où des gens commencent à fréquenter l’endroit, ces hommes munis chacun de pistolet automatique ont ouvert le feu pour intimider et le propriétaire et ses clients. La somme d’un peu moins de 800 000 ariary a été emportée dans la foulée. Certains clients, certainement après plusieurs verres, ont tenté de résister vainement. Les bandits n’ont pas hésité à les menacer par des tirs en l’air. Les mêmes malfrats ne se sont pas contentés de ce braquage, ils ont aussi visité une autre épicerie située non loin du bar. Le vendeur a fait état d’une petite somme et quelques marchandises volées par les bandits à scooter. A Alasora, tout le monde parlait d’une attaque violente dans une propriété privée. Idem à Andoharanofotsy, outre la course poursuite entre les bandits et la gendarmerie qui s’est soldée par la mort des cinq malfrats, nous avons aussi appris le braquage d’une société de fabrication de plastique. Vers une heure du matin, ils ont ligoté les vigiles de nuit pour s’emparer par la suite de la somme de 15 millions d’ariary conservée dans un bureau. Ce n’est pas tout puisque la bande a emporté avec elle un coffre-fort contenant le pactole de neuf millions d’ariary. A Bongatsara, toujours dans l’Atsimondrano, un père de famille a été gravement blessé à l’issue d’une attaque à son domicile. Il a fallu l’évacuer d’urgence dans un hôpital à Tana pour des soins intensifs. La liste des attaques n’est pas exhaustive, puisqu’à l’heure où nous mettons sous presse, une autre se serait passée à Itaosy. Et tout cela, sans oublier les vols à la tire ainsi que les vols avec effraction en milieu urbain. La sérénité devient utopique, une fois sortie de la maison. Il y a trop de paramètres à gérer, générant ainsi une réelle fatigue psychologique pour les Tananariviens. Les pick-pockets dans les taxis-be, les vols à la tire dans les places commerciales (Behoririka, Analakely, Soarano…), les vols à main armée pour les épiceries et dans les bars, tout cela fait le quotidien des deux millions d’âmes dans la capitale. Ajouter à cela les bouchons qui s’étendent sur presque 190 km de route urbaine pour comprendre l’exaspération de la vie à Tana à la veille de Noël.
D.R