Le centre Seba a une capacité d’accueil de 800 personnes, dont la raison d’être est de servir de dortoir gratuit pour les sans domicile fixe (sdf).
Ce fut une journée assez mouvementée pour bon nombre de sans-abri de la capitale, lundi dernier. Ils ont été invités à quitter leur petit coin respectif, dans les rues, pour rejoindre le lieu où ils doivent désormais être assemblés. Ce mouvement qui a mobilisé les agents de la police municipale avec ceux dudit ministère s’est étalé sur toute la journée, jusqu’à minuit. De ce fait, certains sans domicile fixe (sdf) qui étaient déjà au 7e ciel ont dû interrompre leur sommeil pour quitter les lieux, immédiatement. C’était le cas pour ceux aux alentours d’Analakely et d’Ambodifilao. Pas le choix, il fallait se réveiller et partir, malgré l’heure qu’il faisait, vers 23h. Cependant, ils ont su faire preuve de collaboration. Après sensibilisation et négociation, les concernés ont été immédiatement embarqués dans les gros véhicules de la municipalité pour être transportés vers leur nouvel abri de nuit: l’« Akany Fianakaviana Miarina » ou centre Seba à Isotry. Cet hébergement provisoire est une sorte de dortoir pour les sans-abri, après celui du Mad Cap. Ce nouvel endroit, mis en place avec l’initiative du ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme (MPPSPF) a une capacité d’accueil de 800 personnes, soit à peu près 200 familles à raison de quatre personnes par famille. Sa raison d’être: servir d’endroit où dormir pour les sdf.
Cache misère? Cette nuit-là, plus d’une cinquantaine de familles ont été ramassées dans les rues pour finir leur sommeil dans ledit dortoir. La ministre de tutelle, Onitiana Realy et son staff ont accueilli les sans-abri dans cet endroit. Une occasion pour elle de remettre des couvertures et des « tsihy » pour chacune des nombreuses familles accueillies. Ce « bon » geste du ministère de la Population a-t-il une relation avec l’accueil du 16e Sommet de la Francophonie dans quelques jours, une sorte de cache-misère? Onitiana Realy a son mot à dire là-dessus. « Nous avons déjà à effectué des descentes dans les rues depuis le mois de juin de l’année dernière pour identifier les sdf à héberger au Madcap. Cet endroit a donc commencé à accueillir les sans-abri vers le mois de février dernier. Ainsi, pour nous, la création de ce nouveau dortoir n’est que la suite du travail que l’on a déjà débuté il y a longtemps. De plus, les occupants de ces lieux ont le droit d’effectuer leurs activités quotidiennes durant la journée. Ils viennent ici seulement pour dormir. Une fois avoir pu retrouver une certaine stabilité, ils vont se remettre à louer des maisons », argumente la ministre.
Nombreux défis. Quoi qu’il en soit, cette initiative n’a pas manqué de réjouir les bénéficiaires. « Ici au moins, on peut dormir tranquillement, loin de tous les dangers. Et surtout, nous sommes à l’abri du grand froid, et de l’humidité », se réjouit Randrianantenaina Alphin, l’un des nombreux sdf accueillis au centre « Fianakaviana Miarina ». Ils ont également droit aux toilettes et à un coin cuisine. Il faut seulement qu’ils trouvent de quoi cuisiner. Toutefois, parmi les nombreux défis à relever figurent le renforcement de la sécurité pour le voisinage, surtout vu le nombre des voitures stationnées dans la clôture, les bons comportements à faire en matière de santé et d’hygiène.
Arnaud R.
