Les députés pourraient perdre leurs indemnités s’ils ne parviennent pas à justifier leur absence durant la session. Une mesure qui a peu de chance d’être appliquée.
À Tsimbazaza, les députés tentent de se ressaisir après avoir fait l’objet de virulentes critiques depuis le début de la session ordinaire en cours. Leur absentéisme a beaucoup indigné les observateurs depuis le début de la réunion biannuelle du Parlement. Les députés de la majorité comme les opposants, donnent l’impression de vouloir bouder le palais. La chambre tombe alors en mauvaise posture et les barons veulent, en effet, redresser la barre et rassurer que « les choses reviennent à la normale » à Tsimbazaza. La présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, a abordé le sujet hier dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux et affirme que « les députés commencent à regagner le palais de Tsimbazaza ».
Interpellation. Les travaux parlementaires qui deviennent alors de plus en plus rares à Tsimbazaza depuis ces dernières semaines, contrairement au rythme habituel des sessions précédentes, peinent également à attirer les députés. Une réalité que la cheffe de l’institution a reconnue implicitement dans son intervention d’hier. Elle a alors affirmé qu’un rappel à l’ordre avait déjà eu lieu à l’endroit des députés. La présidente de l’Assemblée nationale l’a affirmé hier d’une manière timide. Les absents ont été « interpellés », laisse-t-elle entendre. Et les absences doivent être justifiées, selon toujours Christine Razanamahasoa, conformément aux dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. « Elles doivent avoir également l’autorisation de la présidence de l’Assemblée nationale », rappelle-t-elle. Le cas échéant, elle annonce un « avertissement ». Et si le cas persiste, « le député pourrait faire l’objet d’une suspension temporaire », affirme-t-elle.
Paiement des avantages. Il est alors question de savoir si les députés qui ont séché les séances à Tsimbazaza depuis le mois de mai dernier ont tous eu l’aval de Christine Razanamahasoa. L’ambiance agitée en début de session suite aux rumeurs de destitution qui visent le bureau permanent est très vite retombée. Au fil des semaines qui ont coulé, les couloirs de la chambre sont devenus de moins en moins animés et de plus en plus glaçants imitant la température hivernale. Le peu de textes qui y sont passés sont, à cet effet, examinés par des dizaines de députés contrairement à l’affluence connue par le service comptable de l’assemblée lors des journées de paiement des avantages et des émoluments.
Œuvres caritatives. Les députés travaillent en mode service minimum depuis ces dernières semaines, mais la présidente de la chambre semble être moins virulente face à la situation. Elle a visiblement perdu de sa rigueur. En tout cas, l’abstentionnisme des députés leur fait perdre de la crédibilité. Alors qu’ils s’effacent à Tsimbazaza, dans les circonscriptions ils affichent, pourtant, une présence soignée. Et pendant que le Parlement est en pleine session, certains députés se muent en promoteur d’œuvres caritatives dont les finalités électorales ne sont plus à démontrer et relèguent au second plan les travaux parlementaires.
Rija R.