
La Loi de Finances 2017 et le Fonds de Développement Local seront à l’ordre du jour demain à Tsimbazaza. En somme, il sera question d’argent lors de la rencontre entre les députés et le Grand Argentier, avec pour arbitre, le contribuable qui voudrait aussi savoir où va son argent et comment il est utilisé.
55 à 60 milliards MGA. C’est ce que l’Etat dépense en moyenne par an pour la consommation en carburant et lubrifiant, selon le directeur de la Comptabilité publique, Tianamandimby Rajaonarivony Ramanoel dans le numéro 00 du bulletin bimestriel « Les Echos des Finances et du Budget ». Le Directeur général du Trésor Pierre-Jean Feno de souligner dans la même édition du bulletin du MFB que « les dépenses en carburant et lubrifiant représentent une importante enveloppe dans les dépenses du Budget général de l’Etat. C’est pour cette raison que le ministère des Finances et du Budget, à travers le Trésor Public, a décidé de mettre en place le SPECL. Ce système va permettre de mieux gérer les deniers publics affectés dans les dépenses en carburant grâce aux données fiables et exhaustives en temps réel que le SPECL va fournir ».
250 millions Fmg. Avec les anciens chèques carburants et lubrifiants (CCAL), l’Etat ne disposait effectivement pas de données précises ni sur les utilisations, ni sur le montant même des dépenses en carburant et lubrifiant. Ce qui n’est plus le cas avec le SPECL qui a permis dé déceler des anomalies et abus et d’identifier les institutions et ministères utilisateurs. Il a été alors constaté qu’un porteur de carte Fanilo a effectué en une seule journée et avec 5 véhicules, 72 transactions au sein d’une station-service pour un montant total de 49 760 000 Ar. Presque 250 millions Fmg. Soit 2 fois plus que le Sénat avec des dépenses de 25 200 000 ariary en une journée pour 4 véhicules et dans une même station-service. Des chiffres aussi excessifs qu’astronomiques quand on sait que même un Hummer ne pourrait consommer autant de carburant en une journée. La consommation moyenne d’un 4×4 se situe entre 18 à 20 litres au 100 en ville. Et beaucoup moins sur route.
Détournement. A supposer que les 5 véhicules de l’Assemblée nationale et les 4 autres du Sénat ont réussi à faire le trajet Tana – Diégo en une seule journée, ils n’ont pu dépenser autant de carburant et de lubrifiant même s’ils ont fait trois ou quatre fois le plein de gas-oil et d’huile moteur. Pour remplir le double réservoir d’un V8, il faut un peu moins de 100 litres. Ce qui revient à 2990 Ar. x 100 = 299 000 Ar. Les 49.760.000 Ar. représentent ainsi 166 « plein » de réservoir. Soit 33 « plein » chacun en une journée pour les 5 véhicules de l’entité concernée. En l’occurrence, l’Assemblée nationale qui détient le record des dépenses en carburant, quoique d’autres institutions et ministères soient également touchés par ces abus et anomalies. Lesquels s’apparentent à de la mauvaise gestion des finances publiques voire à des détournements de deniers publics.
Redevabilité. En attendant le tour des sénateurs, le contribuable est en droit d’exiger des députés qu’ils s’expliquent demain, lors de ce face-à-face avec le Grand Argentier, sur cette dépense faramineuse en carburant qui ne tient pas la …route. Sous peine d’écorner davantage la crédibilité et l’intégrité des députés qui réclament à cor et à cri le déblocage du Fonds de Développement Local (FDL) de 200 millions d’Ar. par district. En somme, c’est le cas de le dire, l’équivalent de 4 fois les dépenses de carburant de 49,7 millions d’Ar. Les électeurs espèrent que le FDL ne sera pas dépensé en …4 journées, quand bien même la redevabilité serait un principe inconnu à Tsimbazaza. Tant du point de vue financier, c’est-à-dire par rapport au contribuable que sur le plan politique, c’est-à-dire vis-à-vis de l’électeur.
R.O



