
À Luanda, l’Union africaine réunit décideurs et investisseurs pour faire passer à l’échelle le financement des infrastructures stratégiques du continent. L’ouverture officielle du Sommet se tient ce jour.
La troisième édition du Financing Summit for Africa’s Infrastructure Development se tient du 28 au 31 octobre à Luanda, sous le haut patronage du président angolais João Lourenço. Co-organisé par la Commission de l’Union africaine et AUDA-NEPAD, le rendez-vous réunit chefs d’État, investisseurs, institutions financières et partenaires techniques avec une ambition de faire changer d’échelle le financement des infrastructures stratégiques du continent. Placée sous le thème « Capital, Corridors, Trade », la rencontre met en lumière les projets alignés sur le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), feuille de route de l’UA pour renforcer les connexions régionales. Au cœur des priorités : les corridors routiers et ferroviaires transfrontaliers, les interconnexions électriques, les infrastructures numériques et la résilience urbaine face au climat. Plus de 2 000 participants sont attendus pour des dialogues de haut niveau, des forums d’investissement et des « deal rooms » destinées à faire émerger des pipelines bancables.
Transformation
Le programme prévoit notamment un débat des chefs d’État sur la mobilisation coordonnée des financements, une table ronde de l’initiative PICI et plusieurs sessions sectorielles pilotées avec des acteurs régionaux : réseaux de transport d’électricité, marché unique africain de l’électricité (AfSEM), aviation civile (SAATM), financement des villes et transformation numérique. Un focus particulier est annoncé sur le corridor de Lobito, axe stratégique pour la connectivité et le commerce entre l’Angola, la Zambie et la RDC. Au-delà des annonces, l’objectif est de convertir la volonté politique et l’épargne locale en projets structurés, susceptibles d’attirer davantage de capitaux privés. Les organisateurs entendent promouvoir des solutions concrètes : ingénierie financière mixte (blended finance), partenariats public-privé, mécanismes de réduction des risques souverains, et renforcement des dispositifs de préparation de projets pour améliorer la bancabilité. En toile de fond, l’AfCFTA sert de fil directeur : mieux connecter les marchés, fluidifier les échanges et créer des chaînes de valeur régionales. À Luanda, l’enjeu concerne donc l’accélération des investissements catalytiques capables de transformer les infrastructures en leviers de croissance inclusive, de création d’emplois et de prospérité partagée à l’échelle du continent.
Antsa R.


