
Ce changement a débuté il y a trois ans, avec la mise en œuvre dans cette commune, du projet d’adduction d’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène, piloté par WaterAid depuis 2012.
Marondry. A 100 km d’Antananarivo dont 22 kilomètres de piste rurale, défoncée par endroits. Il y a encore quatre ans, cette commune rurale, l’une des 13 communes que compte le district d’Ankazobe, ne comptait parmi ses 11 000 habitants, aucun ménage ayant accès à l’eau potable tandis que la moitié de la population déféquait encore à l’air libre, faute de latrines. Aujourd’hui, à Marondry, 45 hameaux sur 66, répartis dans 5 des 6 « fokontany » que compte la commune, ainsi que 5 autres « fokontany » des communes voisines, y ont accès. Désormais, 11 132 personnes peuvent puiser de l’eau auprès des 63 bornes-fontaines, toutes situées proches de leur maison. Par ailleurs, plus de 8 200 personnes utilisent actuellement des latrines, majoritairement « auto-construites », résultant des propres initiatives des ménages.
Résultats tangibles. Le projet mis en œuvre par WaterAid a permis de mettre en place 12 systèmes d’adduction d’eau potable par gravitation, qui alimentent 234 points d’eau accessibles aux villageois, 21 latrines dans des écoles et des centres de santé, 21 dispositifs de lavage des mains, 18 douches et 775 latrines familiales auto-construites. Afin d’assurer la maintenance et la durabilité de ces infrastructures, une quarantaine de techniciens locaux ont été formés en construction de dispositifs tels que les pompes, les dalles « Sanplat » pour les latrines et autres techniques de réparation. Autant d’initiatives qui n’ont pas tardé à porter ses fruits, car depuis cet accès facile à l’eau potable par la population de Marondry, une diminution des cas de maladies d’origine hydrique a été constatée.
Sensibilisation. Tout au long du parcours, des travaux de sensibilisation ont été menés, en adoptant une méthodologie spécifique à travers l’approche CLTS ou « community led total sanitation » qui consiste à mobiliser les communautés et les conduire à éliminer complètement la défécation à l’air libre. A Marondry, les activités de sensibilisation menées par des agents communautaires préalablement formés, ont accompagné la mise en place de ces dispositifs relatifs à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène.
Hier, le bloc sanitaire du collège d’enseignement général (CEG) de la commune a été inauguré, en présence de la ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, Johanita Ndahimananjara et du directeur exécutif de WaterAid, Barbara Frost, dans nos murs depuis le week-end dernier pour une visite sur le sol malgache. Son séjour est une occasion pour cette personnalité numéro un mondial de WaterAid, de découvrir et de constater de visu les réalisations de l’organisation à Madagascar. Un séjour qui coïncide avec la célébration du 15e anniversaire de la présence de cette organisation à Madagascar. « Je reste confiante quant à l’atteinte des objectifs. Certes, les statistiques indiquent encore un faible accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène à Madagascar, mais l’espoir est permis, même si l’étendue très vaste du pays ne facilite pas les choses », a-t-elle déclaré. La vision de WaterAid étant l’accès l’EAH par chacun et partout dans le monde, d’ici à 2030. Depuis la présence de l’organisation à Madagascar en juin 1999, 500 000 personnes ont bénéficié des actions menées par WaterAid.
Hanitra R.