Les gestionnaires de centre de santé de base acquièrent des compétences importantes pour le bon fonctionnement de leur centre en se formant sur le tas. Ces compétences ne sont pas enseignées durant leur cursus universitaire.
« La gestion des intrants de santé ne fait pas partie des compétences acquises durant le cursus universitaire ». Témoignage de la Dre Albertine Rasoanandrianina, responsable de Centre Santé de Base à Manakara qui interpelle sur les besoins de formation et de renforcement des capacités en milieu médical. En effet, la gestion d’un CSB (Centre de Santé de Base) ne se limite uniquement pas aux compétences en matière de diagnostics et de traitement des pathologies comme il est appris durant les cursus universitaires. « Au fur et à mesure que l’on progresse dans le métier, on s’aperçoit qu’il nous faut apprendre beaucoup de choses et acquérir de plus en plus de compétences » nous confie notre source avant de mettre l’accent sur l’importance des compétences en gestion de stocks d’intrants de santé.
Prépondérant
A en croire la Dre Albertine Rasoanandrianina qui a bénéficié d’une formation pour le renforcement des capacités dans l’analyse et la gestion des bases des données logistiques grâce au programme ACCESS Santé, maîtriser la gestion des commandes, des stocks et des informations relatives aux produits et intrants de santé, améliore de façon considérable les offres de soins et services auprès des centres de santé. En effet, l’analyse minutieuse des données logistiques permet aux gérants desdits centres d’identifier les formations sanitaires à problème et de faire des suivis et des descentes ciblées pour résoudre les problèmes liés à la gestion des intrants de santé. « Ces actions ont permis l’amélioration du taux de disponibilité des intrants au niveau des CSB, permettant ainsi un meilleur accès aux soins pour la population » note la Dre Albertine Rasoanandrianina.
Complémentaires
L’importance de la remontée des informations par les agents communautaires est également soulevée par la Dre Albertine Rasoanandrianina. « Les informations cliniques recueillies par les agents communautaires nous indiquent la situation qui prévaut dans les fokontany. Elles nous guident également sur les décisions à prendre en ce qui est des commandes d’intrants à passer. Et surtout, de nous préparer à répondre de façon adéquate en cas de hausse inquiétante du taux de prévalence de certaines maladies. Dans le cas de Manakara, c’est habituellement le paludisme auprès des enfants de moins de cinq ans. » Ces avancées sont tangibles et ne concernent pas uniquement le district de Manakara. Pour le cas des produits de lutte contre le paludisme par exemple, la disponibilité est passée de 66% en 2021 à 86% en 2023 pour Vohipeno. Tendance à la hausse partagée par la disponibilité des produits de planification familiale, qui sont passés de 55% en 2021 à 85% en 2023 pour le même district.
José Belalahy