
En dépit des nombreuses initiatives en faveur de la prise en considération des droits des personnes en situation de handicap en matière de mobilité urbaine – et dans bien d’autres domaines – la situation de ces personnes peinent à évoluer.
Aux coups de 17h30 – 18 heures, difficile, pour ne pas dire impossible pour une personne en situation de handicap physique parmi la foule d’usagers attroupés autour des abribus, de parvenir à monter à bord d’un taxi-be arrivant à l’arrêt. Aux heures de pointe, notamment en fin de journée, le rush pour le trajet du retour crée des scènes de bousculades bien musclées entre les usagers pressés de rentrer. L’absence d’organisation aux primus, encore moins aux arrêts intermédiaires des lignes de transport urbain, contraint les usagers à faire des coudes pour parvenir à accéder à l’intérieur d’un taxi-be aux heures de grande affluence. Seules quelques rares lignes telles la 194 (Andranomena – Mausolée) disposent d’un système plus ou moins organisé imposant aux usagers de faire la queue aux primus et terminus, ainsi qu’aux arrêts intermédiaires. Ailleurs, c’est le grand « sakoroka » !
Personnes de bonne volonté
La réalité du transport urbain à Antananarivo met ainsi les personnes en situation de handicap physique non accompagnées, incluant les personnes non voyantes porteuses de canne blanche, dans une situation plus que difficile. Du fait de leur vulnérabilité par rapport aux personnes valides, il arrive que les personnes handicapées attendent des heures, le temps que le rush se dissipe, pour enfin parvenir à prendre un taxi-be à un arrêt. L’intervention de personnes de bonne volonté aide souvent les handicapés à réussir à prendre le bus.
Les associations œuvrant dans le domaine des droits des personnes en situation de handicap ont fait de la mobilité des handicapés leur combat de toujours, sans grand succès, il faut le reconnaître, jusqu’à maintenant. En dépit des quelques pas franchis en faveur des personnes en situation de handicap, leur condition de vie dans le domaine du transport en commun et de la mobilité urbaine reste problématique. Les structures du transport urbain à Madagascar ne permettent pas un accès facilité des personnes handicapées aux véhicules, tandis que les textes en vigueur ne comprennent pas encore de clauses exigeant aux transporteurs en commun des dispositifs particuliers pour permettre aux handicapés d’avoir un accès facilité aux véhicules de transport.
Hanitra R