Non seulement la banque, mais ses clients devant effectuer des versements ce matin-là se sont vus délestés de leur argent…
A l’extérieur, tout se passait comme si de rien n’était. Et pourtant, au premier étage du local, tout le monde a été contraint de s’allonger à même le sol non pas pour une menace à la bombe (à la mode ces derniers temps) mais face aux armes des brigands. Vers huit heures et demie hier, cinq individus armés de pistolets automatiques et de kalachnikov se sont infiltrés chez Access Banque. Ils sont passés comme des gens normaux, de simples clients. Ils ont même fait la queue comme tous les autres pour détourner les soupçons. Huit heures et demie tapantes, une personne débarque sur les lieux avec un sac plein d’argent. La somme s’élève précisément à 20 millions d’ariary et pour le compte d’un commerçant en gros à Isotry qui devait alimenter son compte. C’est à ce moment précis que les bandits se déchaînent. Ils ont sorti leurs armes et menacent tout le monde de suivre leurs consignes sous peine de se faire abattre. Les gens sont contraints de se mettre à plat ventre. Les bandits, au nombre de trois à l’intérieur et deux à l’extérieur, ont exécuté l’opération – à visage découvert – pendant exactement dix minutes. Ils ont récupéré le sac de 20 millions d’ariary, ont délesté tous les clients de leurs versements et aussi d’autres sommes appartenants à Access banque. Les mêmes bandits ont aussi essayé de forcer le coffre-fort de la banque. En vain. Après quelques essais, ils ont finalement baissé les bras et quittent les lieux avec en tout 47 millions d’ariary. Des complices en scooter les attendent à l’extérieur et une fois le forfait accompli, ils se sont éclipsés avec leur moto, sans laisser de trace. L’endroit est sous vidéosurveillance. Les enquêteurs comptent beaucoup sur des enregistrements vidéos – les malfrats ont opéré d’ailleurs à visage découvert – dans leur processus d’investigation. Hier, dans l’après-midi, outre Access Banque, sept personnes ont déposé plainte auprès de la brigade criminelle qui se charge de l’enquête sur ce hold-up non plus en plein jour mais en début de matinée.
Didi R.