Un accord de principe vient de voir le jour entre le FMI et Madagascar. A l’issue de son séjour, la mission conduite par Marshall Mills a publié un communiqué qui révèle qu’un programme de réformes établi avec les autorités pourrait être soutenu par une nouvelle facilité de crédit rapide (FCR) jumelée avec un Programme de Référence de 6 mois. Cette aide financière d’un montant de 47, 4 millions de dollars (environ 15 milliards d’Ariary) est destinée à renforcer les progrès accomplis depuis le premier FCR obtenu datant de juin 2014. Si tout va bien, autrement dit, si les conditionnalités sont respectées, le pays pourra accéder et bénéficier d’une autre forme de prêt, la facilité élargie de crédit (FEC) pour le moyen terme.
Accord avec le FMI
Dans le communiqué, le chef de mission Marshall Mills ne cache pas que « L’environnement économique demeure difficile. La reprise économique qui a débuté en 2014 n’a pas pu s’accélérer en raison d’une série de chocs et de faiblesses structurelles profondément enracinées ». Il remarque que les prévisions ne sont pas encore atteintes en termes de croissance et d’inflation. Les recettes minières sont limitées. L’investissement privé est faible. Le climat des affaires est peu incitatif. Le tourisme est freiné par les difficultés d’Air Madagascar et l’activité économique est handicapée par les coupures de courant de la Jirama. Il compte néanmoins sur deux objectifs clés du programme des autorités, visant à soutenir un programme de développement à moyen terme bien inscrit dans le budget 2016, qui sont d’une part, l’augmentation des recettes de l’Etat et d’autre part, l’amélioration de l’efficience des dépenses publiques. Le ministre des Finances s’est exprimé récemment pour expliquer que l’objectif est « d’élargir l’assiette fiscale ». Pour améliorer la qualité des dépenses, le FMI souligne qu’il faut arrêter les subventions au prix à la pompe des produits pétroliers. En d’autres termes de rétablir la vérité des prix sur l’essence et le gasoil. Et qu’il faut continuer à assainir les fichiers de salaire de l’Etat. Cette mesure s’adresse aux nombreux fonctionnaires fantômes. Le FMI note aussi que les nouveaux statuts de la Banque centrale ont été approuvés. La Banque centrale a cessé les opérations de rachat et supprimé l’écart sur le marché des changes afin que le cours du MID corresponde au taux du marché. Bref, le nouvel accord conclu avec le FMI traduit la volonté de part et d’autre, de faire route ensemble. Les conditionnalités convenues ne sont pas faciles à réaliser. Certaines mesures impopulaires que le gouvernement doit prendre nécessitent du courage et faire l’objet d’une stratégie de communication efficace et convaincante auprès de la population. Mais quoi qu’il en soit, le soutien du FMI ouvre la porte aux investissements étrangers et renforce la confiance des bailleurs de fonds.
Zo Rakotoseheno