Mara Niarisy interpelle le peuple malgache afin de prendre ses responsabilités pour mettre fin aux problèmes.
Certains députés, entre autres, ceux issus des régions considérées comme des « zones rouges » en matière d’insécurité recommencent à hausser le ton face au laxisme de l’Exécutif à propos des difficultés subies au quotidien par la population et la recrudescence de l’insécurité. Au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue hier à Tsimbazaza, les Mara Niarisy, député VPM/MMM élu à Ankazoabo Sud, Rakotomalala Lucien, député MAPAR élu à Morombe, Milavonjy Philobert, député VPM/MMM élu à Ambovombe Androy et Randrianiaina Théophile, député Hiaraka Isika élu à Benenitra ont pointé du doigt le président Hery Rajaonarimampianina qui d’après eux, « est à l’origine du blocage de la situation actuelle de part les actes anticonstitutionnels qu’il a commis durant ses 7 mois passés à la tête du pays ». « Des dérives constitutionnelles jamais vécues à Madagascar pendant tous les régimes qui se sont succédé». Comme argument, les 4 députés ont cité notamment l’ordonnance 2014-001 du 18 avril portant loi organique fixant les règles relatives au fonctionnement de l’Assemblée nationale. Les parlementaires ont apporté des amendements à cette ordonnance prévoyant entre autres, les questions de l’immunité parlementaire et la procédure de déclaration de patrimoine pour les députés. Jusqu’ici, la Haute Cour Constitutionnelle n’a pas donné son avis à propos de ce texte. « La déclaration de patrimoine est une disposition constitutionnelle, nous ne refusons pas de s’y soumettre, par contre, l’exemple devrait venir d’en haut, qu’en est-il des membres du gouvernement qui s’enrichissent souvent trop rapidement », a déclaré Mara Niarisy.
Motion de censure. Toujours dans le cadre de ces anticonstitutionnalités, ces 4 députés pointent du doigt le parti présidentielle HVM qui dispose désormais d’un groupe parlementaire composé de 30 députés. Pourtant, aucun député n’a été élu sous la couleur de ce parti. D’après le député d’Ankazoabo, « la Constitution prévoit un mandat impératif, donc tous les députés indépendants qui ont rejoint ce groupe parlementaire devraient faire l’objet d’une procédure de déchéance ». La conférence de presse d’hier a pris une forme de déclaration de guerre contre le HVM. D’après les explications, « en affichant ouvertement leur soutien à un candidat lors des législatives partielles, notamment dans le District de Marovoay, les leaders de ce parti présidentiel ont foulé au pied l’article 39 de la Constitution prévoyant la neutralité de l’Administration, de la Justice et des Forces armées ». « Pour sa part, le ministre de l’Education nationale qui s’est engagé pour la gratuité de l’enseignement et le recrutement de tous les enseignants FRAM a failli à sa mission ». « Il a promis de recruter tous les enseignants FRAM mais non pas seulement 10000 d’entre eux », a rappelé Mara Niarisy. Et lui d’interpeller au passage le peuple malgache à prendre ses responsabilités pour mettre fin aux problèmes. Face à cette situation, la question d’une motion de censure et/ou d’une motion d’empêchement est relancée à Tsimbazaza. « On ne peut rien attendre d’un président qui ne dispose d’aucun député au Parlement et d’un gouvernement qui ne représente pas toutes les forces politiques à l’Assemblée nationale », a soutenu le député d’Ankazoabo.
Davis R