L’attaque perpétrée par des hommes armés au domicile de la députée Nina pourrait dans un premier temps être mise sur le compte de malfaiteurs en quête d’un mauvais coup. Dans le climat d’insécurité qui règne en ce moment, cela aurait été tout à fait banal. Mais le fait que les personnes malmenées par ces individus ont été conduites au commissariat central et que l’une d’entre elles a été placée sous mandat de dépôt, amène tous les citoyens à s’interroger sur l’utilisation de telles pratiques qu’on croyait appartenir à un passé révolu.
Des actes antidémocratiques et illégaux à bannir
La violence de l’attaque subie par les proches de la députée Nina a, dans un premier temps, choqué tous ceux qui sont venus glaner des informations sur place. Puis, ils ont appris qu’il y avait des éléments cagoulés parmi les assaillants et que ces derniers ont usé de brutalité à l’égard des occupants des lieux. Le fait qu’ils ont conduits certains d’entre eux au siège de la police laisse penser que leurs agissements sont couverts par une autorité supérieure. Le placement sous mandat de dépôt d’un de ces proches de cette parlementaire corrobore cette idée. Mais c’est là que le bât blesse, le commissaire central affirme ne pas être au courant de cette affaire et se défile lorsque les journalistes l’interrogent. On ne cesse pas de parler d’Etat de droit et la rapidité avec laquelle se sont déroulés les événements inspire de sérieux doutes sur la légalité de l’opération. Sur quelles bases juridiques a-t-elle été menée ? Ce genre de pratique était monnaie courant du temps de la deuxième République où les arrestations arbitraires étaient légions. Les autorités de l’époque n’avaient aucun scrupule pour s’attaquer à leurs adversaires politiques. Certains observateurs n’ont pas manqué d’affirmer que la députée Nina est l’un des membres les plus en vue de l’opposition. Mais le fait de se poser des questions sur cet événement permet de prévenir l’accomplissement d’actes antidémocratiques et illégaux.
Patrice RABE