
Depuis hier et jusqu’à ce jour, l’assise nationale des IAP (Inspecteur de l’Administration pénitentiaire) se tient au Madagascar Hôtel By-pass. Elle a vu la participation de 78 IAP sur les 108 recensés sur tout le territoire national. L’amélioration de ce corps de métier et de toutes les ressources humaines y afférentes figure parmi les objectifs principaux de cette assise nationale. Une meilleure « conformation » de la vie carcérale quant au respect des droits de l’Homme fait également partie des priorités du comité organisateur. En effet, nul n’ignore que les conditions de détention à Madagascar sont loin d’être clémentes.
Solidarité. Selon Randrianandrasana Désiré, DGAP (Directeur général de l’Administration Pénitentiaire), le thème choisi pour cette édition 2017 est « Inspecteurs de l’Administration Pénitentiaire solidaires et performants, garants du développement de l’administration pénitentiaire ». Les IAP sont ainsi entrain de cogiter afin d’élaborer stratégies et plans d’action pour l’amélioration de la vie des personnes détenues et l’assainissement de l’administration pénitentiaire qui n’échappe pas à la transversalité de la corruption, malgré les efforts entrepris.
Surpopulation carcérale. Lors de l’interview qu’il nous a accordée, le DGAP a réagi à « l’affaire Manakara » d’une manière pondérée, quoique légèrement évasive…Mais il a par contre longuement développé le problème intenable et évident de la surpopulation carcérale qui sévit à Madagascar, avec un « irrespect » immanquable des droits de l’Homme à la clé. Il a notamment expliqué : « La population carcérale correspond actuellement au double de la capacité d’accueil des infrastructures. Insoluble de premier abord, ce fléau peut néanmoins être éradiqué au long terme, ce que nous comptons faire. La construction de nouvelles maisons de détentions (à Vaingaindrano par exemple) est une première étape. Mais en parallèle, le MD (Mandat de dépôt) systématique devrait être revu à la baisse, les procédures judiciaires devraient être accélérées, car ce sont là les premières causes de la surpopulation carcérale, outre l’insuffisance et l’état de délabrement des maisons de détention (datant toutes de la colonisation).
Luz R.R