Après la conférence de presse du vice-président d’Ambatovy (lire page 4) qui s’est tenue dans la matinée, l’avocat de l’ex-employée de la grande société minière n’a pas tardé à apporter la réplique en convoquant à son tour les journalistes dans l’après-midi.
« Depuis 2013, je suis le seul avocat du dossier de litige au travail entre ma cliente et Ambatovy », a souligné Me Laingo Radilose d’emblée pour ne pas dire in limine litis. Apportant un autre son de cloche, il a expliqué qu’ « au bout de 25 mois de procédure, le tribunal a accordé sans la moindre pression, l’exécution de la créance alimentaire d’un montant de 88 millions d’ariary qui correspond aux primes 2012 non payées en totalité, de préavis mal calculés, d’augmentation de salaire non appliquée… ».
Voies de recours. L’avocat chargé de défendre les intérêts de l’ex-employée d’Ambatovy qui estime avoir fait l’objet d’un licenciement abusif de préciser qu’ « en aucun cas, ce montant ne constitue une avance sur les dommages et intérêts accordés en Première Instance, qui correspond à 2 ans de son salaire ». En effet, toutes les voies de recours ne sont pas encore épuisées quant à la fixation du montant définitif. Et de rapporter qu’« Ambatovy a opposé une fin de non recevoir aux demandes de diverses entités et à la médiation du SIM pour que les deux parties trouvent un terrain d’entente ». Ce qui a amené la plaignante à demander le blocage des comptes d’Ambatovy. « Laquelle est loin d’être insolvable », a fait remarquer l’avocat en question. Une manière de dire que « sauf mauvaise foi de sa part, elle est en mesure de payer la somme indiquée ».
Pression. Par « elle », l’avocat désigne évidemment la société minière qui a porté l’affaire au pénal « pour soit disant usage de faux pour la production de documents qui avaient été déjà utilisés par plusieurs plaignants contre Ambatovy depuis 3 ans, sans que cette dernière ne les ait contestés ». Et de faire savoir au passage qu’« Ambatovy a perdu en Première Instance et en appel dans ce procès pénal ». Dans une sorte de plaidoirie publique, Me Laingo R. de demander « si une société qui affirme être soucieuse de l’éthique, est en droit de dénigrer la justice malgache et de faire pression auprès des différents groupements professionnels voire au niveau gouvernemental et diplomatique ». L’avocat va jusqu’à s’interroger « si c’est un Etat dans l’Etat ».
R. O