La conférence de presse organisée hier par le « Vovonana Mampiray » au Centre Social Arrupe Faravohitra a également été l’occasion pour la présidente d’informer qu’une plainte a été déposée en ce qui concerne les infractions perpétrées à Antsakabary en février dernier. Nous n’ignorons pas sans savoir que l’affaire Antsakabary a été longuement débattue lors de la 120e session du Comité des Droits de l’Homme à Genève les 10 et 11 juillet dernier. A cet effet, Amnesty International a fortement épinglé Madagascar sur la situation des droits humains dans le pays, qui ne cesse de se dégrader. Selon Arlette Ramaroson, présidente du « Vovonana Mampiray », l’inertie des autorités judiciaires est plus que sidérante. « Le ministre de la Justice devrait, une fois que les cas de torture se présentaient, saisir le ministère public pour que ce dernier puisse diligenter une enquête », a-t-elle indiqué. De surcroît, « les personnes responsables du meurtre des deux policiers à Antsakabary ont seules été enquêtées. Les 42 éléments de la police dépêchés dans cette localité et qui ont été à l’origine des incendies criminels n’ont pas été inquiétés jusqu’à ce que l’opinion publique tire la sonnette d’alarme», poursuit-elle.
Juge et partie. Par ailleurs, Arlette Ramaroson dénonce le fait que l’enquête a été conduite par une commission mixte composée de gendarmes et de policiers. « Nous ne sommes pas hostiles à cette commission mixte, mais étant donné que des éléments de la police ont leur part de responsabilité dans cette affaire, on est tenté de croire que la commission mixte est à la fois juge et partie », lance l’ancienne juge internationale. Quoi qu’il en soit, force est de reconnaître que le cas d’Antsakabary est loin d’être un cas isolé. Les tortures perpétrées par les « dahalo » et qui coûtent souvent la vie aux populations locales revêtent un caractère hémorragique que les autorités étatiques doivent impérativement stopper.
Recueillis par Aina Bovel