Le feuilleton Apollo 21 a connu son énième épisode, hier, avec la décision prise par la Cour de cassation qui est en défaveur de la défense.
Le verdict de la Cour de cassation sur l’affaire Apollo 21 était ainsi tombé hier à la suite du pourvoi effectué par la défense. Il n’a pas donné satisfaction à cette dernière. La Cour de cassation a rejeté la demande de recours en cassation formulée par leurs avocats. L’avocat de Aina Razafindrakoto, n’a pas caché sa déception, après la lecture de la décision. Il a indiqué attendre la notification écrite de la décision et les explications avant de discuter des prochaines étapes. La défense avait, notamment, demandé l’annulation de la décision prononcée en décembre par la Cour criminelle ordinaire d’Antananarivo.
À l’issue d’un procès devant la Cour Criminelle ordinaire en décembre dernier, le principal accusé, Paul Rafanoharana, un franco-malgache retraité de la gendarmerie française a écopé de 20 ans de travaux forcés. Tandis que Philippe François, ancien officier supérieur de l’armée française et ancien associé de Paul Rafanoharana, lui, est condamné à 10 ans de travaux forcés. 4 individus dont un employé de la Banque centrale ont écopé de 10 ans de travaux forcés. L’épouse de Paul Rafanoharana, quant à elle, a été condamnée à cinq ans de travaux forcés. L’ancien Premier ministre Victor Ramahatra a écopé de cinq ans avec sursis tandis que des éléments des forces de l’ordre ont été acquittés. Pour rappel, ces derniers sont accusés de tentative de coup d’État et d’assassinat du président Rajoelina. L’affaire a éclaté en juillet 2021.
Élus français. L’affaire n’a pas attendu longtemps pour traverser les frontières de la Grande Île et a fait son écho en France. Tout récemment, Eric Ciotti, Cédric Perrin, Loïc Hervé, François-Xavier Bellamy, Catherine Pacoret sont des élus français, aux côtés de l’avocate Corinne Lepage, ancienne ministre français de l’Environnement, et des écrivains Jean-René van der Plaetsen, Patrice Franceschi, Marie-Laure Buisson, Michel Goya, ancien colonel français des troupes de marine, ainsi que le médecin Xavier Alacoque, tous, sous la houlette de l’académicien français Jean-Christophe Rufin, et sont venus à la rescousse de Philippe François qui est écroué depuis un an à Tsiafahy. Ils se manifestent dans une déclaration qui sonne comme une alerte en faveur de cet ancien colonel de l’armée française. « La seule décision acceptable de la Cour de cassation est la relaxe », ont-ils souhaité. La décision du Tribunal de première instance rendue est d’ailleurs contestée par ces Français. Malgré cette pression, la Cour de cassation ne s’est pas laissée faire et a confirmé ainsi la condamnation. Toutefois, d’autres recours sont encore possibles même si ceux-ci s’avèrent difficiles après le rejet. Il y a d’abord le pourvoi dans l’intérêt de la loi (PIL), mais cela dépendra du ministre et de l’accord d’extradition de 1973.
Julien R.