Le cas Philippe François préoccupe certains élus français qui continuent d’interpeller le ministère français des affaires étrangères.
Du côté des élus français, on ne compte pas lâcher sur le cas de Philippe François. Cet ancien officier de l’armée française bénéficie du soutien des députés qui sont venus à sa rescousse. Gisèle Lelouis, élue dans les Bouches-du-Rhône, a interpellé le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères concernant l’incarcération de Philippe François à Madagascar. Elle s’est, en effet, adressée à Catherine Colonna, cheffe de la diplomatie française, pour savoir si le gouvernement français dispose d’« un plan pour le sortir d’affaire ». Une demande qui veut ouvertement la libération de Philippe François. L’élue de l’extrême droite française estime alors que « la France ne ferme pas les yeux sur l’un des siens et ne laisse aucun de ses soldats derrière elle. C’est une question de réputation dans le monde », affirme-t-elle dans les propos qu’elle adresse à Catherine Colonna. L’ancien militaire est condamné à 10 ans de travaux forcés après avoir été accusé par la justice d’ « avoir manigancé » un « coup d’Etat contre le président de la République ».
Enquêtes
Philippe François est incarcéré dans les geôles de la maison de force de Tsiafahy depuis le 20 juillet 2021. Gisèle Lelouis demande ainsi « une enquête sur ses conditions de détention pour savoir si elles sont dignes et respectent les droits de l’homme ». Car les informations divulguées par les soutiens de Philippe François laissent entendre que cet ancien officier de l’armée française subit les revers des réalités des prisons malgaches. Il est « malnutri », affirme Gisèle Lelouis et « a déjà perdu 25 kg » depuis son incarcération. Les conditions dans lesquelles Philippe François purge sa peine sont également « insalubres » selon toujours la députée française. « Sans eau courante, parmi les rats et les cafards », poursuit-elle. Raison pour laquelle l’élue veut que le Quai d’Orsay s’implique davantage dans le dossier. Elle estime nécessaire que Catherine Colonna reçoive « très prochainement la famille » de Philippe François.
« Pièces manipulées »
Après l’emprisonnement de l’ancien colonel français, un comité de soutien a été très vite mis en place par la fille de l’ancien colonel français pour défendre sa cause auprès des autorités françaises. Différentes interpellations ont été alors adressées à plusieurs reprises auprès du gouvernement français concernant le cas qui a, d’ailleurs, été évoqué plus d’une fois au niveau de l’Assemblée nationale et du Sénat français. La semaine dernière, la députée Annick Cousin de Lot-et-Garonne a également interpellé Catherine Colonna. Elle a affirmé que « l’accusation n’a jamais pu présenter d’éléments prouvant son implication, et où certaines pièces ont été manipulées ». Ces députées jouent le porte-voix des soutiens de Philippe François. Toutefois, il semble que les vœux de la famille sont loin d’être exaucés. Au-delà du caractère judiciaire du dossier, avec la procédure de transfert qui est toujours en cours depuis plusieurs mois, le cas reste toujours éminemment politique.
Rija R.
Son nom est agité par son comité de soutien escorté par certains parlementaires avec leur version des faits.
Un beau monde qui semble oublier que parmi les concernés de cette affaire figurent des nationaux et des binationaux qui sont passés par les mêmes travées du palais de justice.
Politiquer sur un dossier pour en faire un épisode politique est une autre réalité.