Huit mois après la mise sous détention préventive des présumés auteurs malgaches et cinq mois pour le présumé co-auteur français, l’affaire Danil Radjan sera jugée devant la cour criminelle ordinaire (Cco, salle 4 du tribunal) demain. Ces hommes, en la personne de Lionel Lelièvre,Tiana Noelson Rakotonirina, Imboasalama Velo Rakotondramanana et Mahefa auront à répondre devant la Cour pour assassinat. La victime, rappelons-le, est un ressortissant indo-pakistanais d’origine française dénommé Danil Radjan. Il a été froidement tué au parking souterrain du centre commercial La City, le 19 septembre 2020. Les enregistrements des caméras de surveillance ont beaucoup aidé à l’identification de ses assassins. Deux jours après le crime, la brigade criminelle a mis la main sur trois Malgaches et un Français qui sont respectivement les employés et le patron d’une agence de sécurité à Ambohijatovo-Ambony. Si les trois Malgaches ont été placés sous mandat de dépôt à la maison de force de Tsiafahy, leur employeur, lui, a bénéficié d’une simple mise sous contrôle judiciaire. Une décision qui a généré beaucoup de polémique car jugée inégale par le public. Renversement de la situation, trois mois après, suite à la publication d’une vidéo avec un contenu inattendu sur la toile. L’ancien légionnaire français est passé aux aveux de crime contre Danil Radjan. Il va jusqu’à décrire le mode opératoire et la manière dont la victime a été exécutée. Ce qui lui a valu un mandat d’arrêt. La brigade criminelle n’a pas attendu longtemps pour exécuter la décision judiciaire. Après l’arrestation, il a directement été emmené à Tsiafahy. L’avocat local de la famille éplorée n’a pas caché ses doutes sur la situation. « Huit mois (MD des trois Malgaches) se sont effectivement écoulés depuis le déférement au parquet et, vue sous cet angle, la procédure semble normale. Toutefois, le fait qu’il n’y ait pas de prorogation de détention préventive laisse planer des doutes. Qu’en est-il des autres dossiers en Cco et de quelle manière le dossier a pu surgir de la pile ? Quid des commanditaires déjà cités par l’auteur du meurtre dans la vidéo ? », se demande Me Miadana Ratsimba. Sur cette affaire, la justice française a été saisie par l’avocat français de la victime, Me Goutx Nicolas. Ce dernier a annoncé l’effectivité d’une procédure miroir, une sorte d’enquête parallèle qui se pratique lorsqu’une infraction est commise en dehors du territoire national d’origine de la victime. Il a annoncé l’instruction du dossier par les autorités judiciaires de son pays. Il sollicite le renvoi de l’examen du dossier puisqu’il ne sera probablement pas de la séance, faute aux mesures sanitaires qui concerne la restriction des vols internationaux.
D.R