D’après les informations, l’ancienne ministre a déjà été auditionnée.
Faux et usage de faux, détournement de deniers publics, abus de fonction et favoritisme, corruption passive et active. Ce sont entre autres, les chefs d’inculpation retenus contre tous les prévenus dans l’affaire de l’achat de bonbons sucettes à 8 milliards d’Ariary effectué par le Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique et Professionnelle. Les investigations menées par le Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco) ont également révélé l’existence d’une autre affaire concernant l’achat de savons et de bidons jaunes d’un montant de 5 milliards d’Ariary. A l’issue du déferrement qui s’est déroulé jusqu’à tard dans la nuit de vendredi, 8 personnes ont été placées sous mandat de dépôt à Antanimora. Parmi elles figurent le Directeur Général de l’Education Fondamentale et de l’Alphabétisation (DGEFA), le Directeur des Affaires Financières (DAF) et la Personne Responsable des Marchés Publics (PRMP) au sein du Ministère de l’Éducation, un autre employé du même Ministère, deux fournisseurs et deux agents de la Poste. L’Ancienne ministre, Rijasoa Josoa Andriamanana est, elle aussi, sur la sellette par rapport à cette affaire. Le week-end dernier, un haut responsable au niveau du Pôle Anticorruption (PAC) a annoncé qu’elle a déjà été auditionnée auprès du Bianco. Son dossier, ayant été traité en parallèle avec celui des huit autres co-accusés, aurait déjà été transmis à la Haute Cour de Justice (HCJ).
Commission spéciale. Le dossier Rijasoa Josoa Andriamanana est donc le 13è dossier de hauts responsables étatiques reçus au siège de la HCJ à Anosibe. Son sort est désormais entre les mains des neuf membres de cette juridiction chargée de juger le président de la République, les présidents des Assemblées parlementaires, le Premier ministre, les membres du gouvernement et le président de la HCC. Il convient de noter toutefois que la HCJ ne pourra pas traiter ces dossiers avant la création au Parlement de la Commission spéciale en charge de la mise en accusation devant la Haute Cour de Justice. Si l’on s’en tient à l’ordre du jour de la Chambre basse, la création de cette commission devrait avoir lieu le 30 juin prochain.
Demande de validation. Quoiqu’il en soit, par rapport à cette affaire impliquant l’ex-MEN Rijasoa Josoa Andriamanana, bon nombre d’observateurs estiment que les enquêteurs devraient aussi auditionner d’autres hauts responsables. Faut-il rappeler que le Centre de Commandement Opérationnel contre le COVID-19 a donné son feu vert pour le déblocage de la somme de 8 milliards d’Ariary destinée à l’achat des bonbons, en réponse à la demande de validation envoyée le 29 avril 2020 par le MEN. « … Le Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique et Professionnel envisage de distribuer des kits de prévention et de traitement aux établissements scolaires de Madagascar… Pour ce faire, nous sollicitons l’appui et la validation du Centre de Commandement Opérationnel (CCO) du COVID-19 par un visa ou une décision, afin d’alléger les procédures afférentes aux marchés publics au type « gré à gré » : aux engagements financiers jusqu’au paiement des dépenses par le Comptable assignataire aux fins d’acquisition de ces kits aussi vite que possible ». C’est ce qui est écrit dans cette demande que le CCO auquel ce dernier a répondu positivement. L’on attend de voir donc l’évolution de cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et considérée comme le scandale ayant marqué la période de la gestion du COVID-19.
Davis R