Claude Marcel Randrianiaina a décidé d’apporter sa version des faits par rapport au cas de ce prisonnier déjà condamné à perpétuité.
L’affaire de l’enlèvement à Toamasina, des deux enfants d’un opérateur de bois de rose, prend une nouvelle tournure. Le Directeur de la maison de force de Tsiafahy a décidé de sortir de son mutisme pour apporter sa version des faits par rapport à l’information selon laquelle, un détenu figure parmi les ravisseurs. Une occasion donc pour lui de démentir la déclaration des éléments en charge de l’enquête. D’après Claude Marcel Randrianiaina, « contrairement à ce qu’affirment les enquêteurs, Mahatody Freddy n’a jamais quitté Tsiafahy depuis son incarcération au mois de novembre dernier, sauf pendant les rares fois où il doit se rendre au tribunal. Il n’a donc pas pu participer à cet enlèvement… D’ailleurs, aucun prisonnier ne peut sortir de Tsiafahy avant la fin de sa peine, sans une note officielle émanant du tribunal ». Il convient de rappeler que Freddy écope d’une peine d’emprisonnement à perpétuité pour son implication dans l’enlèvement de deux opérateurs économiques qui s’est produit à Toamasina au mois de février dernier. Parmi ses coaccusés dans cette affaire figuraient trois gendarmes du Groupe de Sécurité et d’Intervention Spéciale (GSIS). Le prisonnier est donc considéré comme un récidiviste. C’est certainement la raison qui a incité les enquêteurs à penser qu’il est aussi mêlé au rapt des deux adolescents survenu à Toamasina le 23 novembre dernier. Une « information » ou « estimation » (c’est selon) considérée par le premier responsable de la maison de force de Tsiafahy comme « une fausse piste ». En quelque sorte, Claude Marcel Randrianiaina estime que les enquêteurs se sont trompés sur le cas de Mahatody Freddy. D’ailleurs, il a fait savoir que « des éléments de la Brigade criminelle ont effectué une descente inopinée à Tsiafahy lundi dernier pour confirmer l’information et ils ont pu constater que le prisonnier était bel et bien présent dans sa cellule ».
Frictions. Quoiqu’il en soit, cette déclaration du Directeur de la maison de force de Tsiafahy risque de remettre en cause la crédibilité de l’enquête et des renseignements déjà recueillis par les éléments de la Gendarmerie et de la Police nationale. Et ce, dans la mesure où l’on est désormais face à deux versions contraires de la part des hauts responsables de la Justice et des Forces de l’ordre. En tout cas, les autorités devraient apporter des éléments d’explication ne serait-ce que pour éclaircir les zones d’ombre autour de cette affaire. Jusqu’ici, le jeune Arnaud est toujours entre les mains des ravisseurs. Pourtant, une vingtaine d’individus soupçonnés d’être impliqués de près ou de loin dans cet enlèvement sont déjà mis sous les verrous. Parmi eux figure notamment l’opérateur économique originaire d’Antalaha, Randrianjaka Marcellin, considéré comme le cerveau. Il a été arrêté à Barikadimy samedi dernier. D’autres individus sont encore recherchés. Il s’agit entre autres, de Ramasy Mickael Georvellien (Ramika) qui aurait conduit le véhicule Mitsubishi ayant servi à transporter les enfants le jour de l’enlèvement ; de Boto Fredo (Fredo), de Rajao Fenoarinaivo (Lejo) et de Massaro (Ramasa). En tout cas, à l’allure où vont les choses actuellement, cette affaire risque de renforcer les frictions entre les Forces de l’ordre et le Corps des agents pénitentiaires. Histoire à suivre.
Davis R