
Il a fallu le camoufler quelque part dans les locaux du tribunal pour éviter son extraction par la gendarmerie voulant le capturer pour une autre affaire le concernant.
Journée marathon hier pour Mahery Lanto Manandafy ainsi que les gens qui ont suivi le déroulement de l’affaire au tribunal. Après son défèrement au parquet, il a été soumis à une comparution immédiate par le tribunal correctionnel. Mais avant cela, un autre scandale a eu lieu. « A mon arrivée au tribunal, les agents de défèrement ont été signalés de la présence des éléments de la gendarmerie qui veulent me capturer, certainement pour l’exécution d’un ordre d’extraction. Il a fallu me camoufler quelque part dans les locaux du tribunal pour l’ éviter », a expliqué Malama. En fin d’après-midi, soit vers 17 heures et quelques poussières et après une partie de cache-cache entre les forces de l’ordre, son audition par le parquet a finalement eu lieu. Idem pour jugement rapide à la salle numéro un du tribunal. Une audience de 25 minutes et par laquelle le verdict est sorti sur le champ. Ainsi, Mahery Lanto Manandafy alias Malama a été condamné à une peine avec sursis de six mois assortie d’une amende de six million d’ariary pour diffusion de fausses nouvelles et outrage au chef de l’État. « Je suis satisfait de la décision du tribunal et je n’entends pas recourir en Appel. Ce qui s’est passé ne m’empêchera surtout pas de m’exprimer quand il y aura des dysfonctionnements qui nuisent au pays. Mais une chose est sûre, je ne refais plus la même erreur de porter des outrages au président de la République », selon la première réaction de Malama à la sortie de la salle d’audience.
Non bis in idem. A l’extérieur du tribunal, des éléments de la gendarmerie rôdaient sur place mais ne sont pas intervenus. Ils attendaient l’arrivée de Malama à son domicile pour lui notifier sa convocation à la gendarmerie de Fiadanana (section des recherches criminelles), ce-jour. L’information a été confirmée par l’avocat du concerné disant que lui-même n’est pas en connaissance de cause du motif de cette nouvelle convocation. En tout cas, une chose est sûre, l’enquête concernerait une toute autre affaire sinon ce sera vite taxée de vice de procédure en vertu du principe « non bis in idem » ou nul ne peut être traduit deux fois devant une juridiction pour des faits identiques. Après la police, la gendarmerie : les yeux tournent encore une fois sur l’affaire Malama avec cette nouvelle convocation dont le microcosme politique trouve que l’harcèlement envers l’enfant terrible de facebook est un peu poussé trop loin. Le fait que les gendarmes ont voulu l’extraire de la police durant sa détention préventive est en mesure de mesurer que le procès d’hier n’était qu’une partie remise pour Malama dont le terrain est glissant à la suite de sa guéguerre avec l’institution.
D.R